31.5.04

Le grand gâchis de la Sécu

La faillite de notre système de santé vient d’une totale désorganisation, qui crée des gaspillages. C’est sa gestion qu’il faut réformer.

[La série de la semaine sur le brûlant sujet de la réforme de l'assurance-maladie : 1/5]

Jean de Kervasdoué est un patient hors du commun. Non que la fracture du bassin pour laquelle il a été hospitalisé - après un accident de roller, à 59 ans ! - présente une grande particularité. Ce qui le différencie du blessé lambda, c’est qu’il a passé sa vie à étudier, à diriger - depuis le ministère de la Santé - et à conseiller les hôpitaux. Aussi, de son brancard, il n’a pu s’empêcher de porter sur l’organi­sation des soins le regard froid de ­l’analyste. Le verdict est sévère. Il y a d’abord les attentes interminables. Puis les radios qu’on veut l’obliger à refaire une troisième fois en vingt-quatre heures, parce qu’elles ont été perdues. Il refuse, provoquant un conciliabule de six à huit personnes durant une heure et demie. « Je fais un rapide calcul de coût : au moins 500 euros, charges comprises, sans parler d’une irradiation inutile. » Et de décrire l’hôpital comme un « orchestre sans chef » où le travail est « organisé comme à la cour d’Autriche au xixe siècle, où ceux qui ou­vraient et fermaient les fe­nêtres ne les lavaient pas ».

Quel est le coût global de cette non-effica­cité hospitalière ? Tout économiste et spécialiste de la santé qu’il est, Jean de Kervasdoué ne peut le chiffrer précisément. Mais la mauvaise organisation de l’hôpital représente une bonne part des 10 milliards d’euros de gaspillages qui grèvent, selon les estimations de Gilles Johanet, ancien directeur général de la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam), les comptes de la Sécu. Challenges, en fouillant dans les différents rapports de la Cnam, de la Cour des comptes ou de la Haute Autorité pour l’avenir de l’assurance-maladie, parvient à une addition à peu près équivalente (11,7 milliards). Une dizaine de milliards, donc ; ce sont 170 euros par habitant gaspillés chaque année. Il suffirait alors de mettre fin aux dérapages pour combler plus des deux tiers du déficit de la Sécurité sociale, évalué à 14 milliards d’euros pour 2004 ! Autant dire que les quelques mesures d’économies annoncées à la télévision le 17 mai par le ministre de la Santé ne paraissent pas à la hauteur de l’enjeu. Evidemment, le calcul des abus donne lieu à controverse. Leur élimina­tion n’a rien de simple. Pour autant, une réforme de l’assurance-maladie ne peut faire l’impasse sur ces dérives. Les Français n’accepteront pas qu’on se contente de leur demander des sacrifices financiers sans qu’une sérieuse chasse aux gaspis soit organisée.

Où trouve-t-on les plus gros dérapages ?

Il y a d’abord les fraudes, inacceptables, et par nature difficiles à chiffrer. Mais elles ne constituent pas le gros du dossier, même si, par exemple, les arrêts de maladie « bidon » coûtent chaque année environ 400 millions d’euros à l’assurance-maladie. Comme le montre notre ­dossier, les gaspillages les plus importants - et susceptibles d’être chiffrés - se trouvent d’abord du côté des médicaments, dont les médecins français sont les plus gros prescripteurs. Entre 1990 et 2003, la dépense de produits pharmaceutiques a augmenté en France de 75% ! En volume, les Français détiennent le record mondial de consommation de médicaments par habitant. L’assurance-maladie, qui contribue chaque année au remboursement de 2 milliards - oui, 2 milliards - de boîtes et flacons, a ainsi versé l’an dernier aux assurés 15,3 milliards d’euros au titre des médicaments. La consommation globale - y compris ce qui n’est pas pris en charge par la Sécu - dépasse, elle, 30 milliards d’euros. Soit un montant par tête 2,9 fois supérieur à celui des Pays-Bas, calcule Philippe Pignarre. En outre, les prises de médicaments trop nombreuses, et à tort et à travers, sont à l’origine d’une part non négligeable des admissions aux urgences, jusqu’à 25%. Un phénomène que les spécialistes appellent la « iatrogénie », qui est plus qu’un gaspillage : un scandale médical.

Les médecins de ville constituent une profession libérale au statut favorable, dont la solvabilité des clients est assurée à tous les coups par la Sécu et les mutuelles : un médecin peut demander à ses malades de venir plus souvent le voir. Et, dans certaines spécialités, « il leur est possible de prescrire des examens qu’ils réalisent eux-mêmes, souligne Jean de Kervasdoué. Imagine-t-on un architecte ayant la possibilité de prescrire de nouvelles maisons à ses clients ? » Et de poursuivre : « Il ne faut pas blâmer les médecins libéraux. A leur place, tout un chacun aurait le même comportement : se fixer un objectif de chiffre d’affaires - il y a la maison de campagne à payer - et tout mettre en œuvre pour l’atteindre. Le vrai problème est l’absence totale de contrôle des pratiques médicales, au contraire de ce qui se passe à l’étranger. »

A cela s’ajoutent les doublons dans les examens médicaux. 15% des examens sont réalisés deux fois… ou plus, selon le ministère de la Santé. Cela peut se justifier dans certains cas, cela tient parfois au « nomadisme médical » des patients, mais relève également et surtout de l’absence de mise en réseau du système de soins. A l’hôpital, on refait systématiquement les examens réalisés auparavant « en ville ». Un manque de coordination, doublé d’une absence de réflexion sur la mise en place de maisons de soins, susceptibles d’accueillir les patients sur une plage horaire assez ­large. A l’arrivée, on assiste à une inflation des admissions aux urgences à l’hôpital (+5% par an depuis dix ans), qui pousse à la demande de nouveaux moyens. De ce point de vue, les économistes de la santé qui auscultent l’hôpital parviennent au même diagnostic : il souffre d’abord d’un fonctionnement bureaucratique. « C’est comme si une entreprise employait des centaines de personnes sans jamais se poser la question de l’organisation du travail », affirme Pierre Volovitch, spécialiste des questions d’économie de la santé à l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires).

Les rémunérations de tous les personnels hospitaliers sont par exemple déterminées au ministère de la Santé. Comment prendre en compte, alors, les particularités locales ? Un directeur d’hôpital d’une ville de l’Ouest, assez peu attractive, témoigne : « Faute de pouvoir, légalement, les motiver financièrement, je ne peux pas trouver d’anesthésistes en nombre suffisant. Du coup, je dois souvent faire appel à des sociétés d’intérim spécialisées, qui m’envoient des médecins pour un coût salarial cinq à six fois supérieur à la norme. » Sans parler des procédures de nomination, qui empêchent toute forme de « management des effectifs » : les médecins hospitaliers sont nommés à vie par le ministre de la Santé ! Leur activité n’est, bien sûr, ni évaluée ni contrôlée.

Une réforme en profondeur de l’as­surance-maladie

Une réforme en profondeur de l’as­surance-maladie devra s’attaquer prioritairement à ces problèmes, comme à celui de la prise de décision au niveau central : aujourd’hui, le sys­tème n’est pas réel­lement dirigé, les responsabilités respectives de l’Etat et des partenaires sociaux, gestionnaires des caisses d’assurance-maladie, étant très mal définies. Les perspectives d’évolution sont une gageure tant les cloisonnements sont rigides : les caisses d’assurance-maladie n’ont aucun droit de regard sur l’hôpital. Bref, il manque vraiment un pilote. Reste à savoir pour quoi faire. Faut-il s’orienter vers la mise en concurrence entre acteurs (caisses, mutuelles, assureurs) ? « La concurrence en matière de financement des soins est toujours inflationniste, répond Pierre Volovitch. D’une part, parce que les entreprises prenant en charge l’assurance-maladie de leurs salariés en font un argument de recrutement et de fidélisation, notamment des cadres et des techniciens. D’où une compétition à la hausse entre entreprises, pour offrir toujours plus. D’autre part, parce que la multitude d’assureurs et de mutuelles a très peu de pouvoir de négociation des prix face à l’industrie pharmaceutique. »

La très libérale OCDE ne dit pas autre chose, dans un rapport récent : « La maîtrise des coûts est plus problématique dans les systèmes à payeurs multiples, où les acheteurs se trouvent en position moins forte pour négocier les prix et les quantités avec les prestataires. » Jean de Kervasdoué renchérit, dans l’ouvrage collectif Etat d’urgence, réformer ou abdiquer, le choix français (éditions Robert Laffont) : « Les comparaisons internationales montrent que plus la part du financement privé des dépenses de soins augmente, plus le système est inefficace, inéquitable et onéreux. » Quant aux frais d’administration et de gestion, ils sont plus élevés dans les pays ayant fait le choix de la concurrence que dans les autres. Une étude du New England Journal of Medi­cine estime ainsi à 2,5% du PIB ces frais aux Etats-Unis, contre 0,5% au Canada, dont le système de prise en charge est similaire au nôtre. Les surcoûts américains s’expliquent par les frais de recrutement des assurés, ­engagés par des entreprises d’assurance concurrentes, et par les dépenses de publicité qui y sont liées.
Sans vouloir faire des directeurs d’hôpitaux des entrepreneurs dotés de services de marketing, l’une des solutions serait peut-être de leur fournir un minimum d’outils de gestion. « Pour l’instant, personne ne sait exactement combien coûte la prise en charge d’un patient dans un hôpital », explique Gérard Ropert, le directeur de la Cnam de Lyon. A l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, on avoue même qu’il n’y a pas d’outil intégré pour lier l’acte médical et son prix. Sans un minimum de lumière, il sera diffi­cile de sortir du fond de ce trou.

Ivan Best : Challenges 225 de mai 2004
Sentinelle : Économie : Macro-économie : Protection sociale

30.5.04

Les jeunes rêvent de l’entreprise

mais se résignent à l’Administration

Prudents face au climat économique morose, les jeunes marquent toujours leur préférence pour une carrière en entreprise mais sont, selon le dernier sondage Ipsos, de plus en plus ouverts à la fonction publique.

Les entrepreneurs peuvent être rassurés, les petites boîtes ont la cote chez les jeunes. Travailler dans une entreprise, et notamment une PME, reste l’objectif de la majorité des 15-25 ans. 72% d’entre eux affirment même que créer son entreprise est le signe d’une vie professionnelle réussie. L’environnement économique et social actuel n’est cependant pas sans refroidir leur enthousiasme. Le sondage Ipsos réalisé pour le compte de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) en prélude à sa journée nationale du 30 juin 2004, est révélateur de cette tendance. Les Français jouent plus que jamais la carte de la prudence et recherchent la sécurité. Sur les 606 jeunes interrogés, âgés de 15 à 25 ans, 62% affirment qu’ils préféreraient travailler en entreprise contre 69% l’année dernière. Et si 31% choisissent toujours de faire carrière dans une PME, ils étaient 36% à faire ce choix en 2003. Un recul qui se fait souvent au profit de l’Administration. 34% des interrogés avouent aujourd’hui qu’ils effectueraient volontiers leur carrière dans la fonction publique. Ils n’étaient que 28% lors du précédant sondage.

Retour en grâce de certains secteurs

Lorsqu’on leur parle d’avenir, les jeunes se voient en majorité travailler dans une société de moins de 250 salariés. Si là encore les chiffres sont moins bons qu’en 2003, avec 33% contre 39%, la CGPME juge que cette tendance est plutôt de bon augure. La Confédération estime en effet que les PME seront les premières à recruter.
Pour l’heure, la jeunesse française fait avant tout preuve d’adaptation au marché. En cas de propositions concrètes, 78% – contre 77% en 2003 – seraient prêts à entrer dans la fonction publique. De même, les jeunes se montrent moins exigeants dans le choix de leur secteur d’activité. S’ils plébiscitent toujours les métiers de la communication (74%) et de l’informatique (67%), ils accepteraient plus facilement d’embrasser d’autres carrières jusqu’alors délaissées telles que l’aéronautique (51%, +8 points), la restauration (50%, +9 points) et même le bâtiment, un secteur qui gagne 7 points.

Le sondage montre enfin que les priorités professionnelles des jeunes évoluent. Aujourd’hui, leur principal critère de choix d’une entreprise est sa capacité à offrir de bonnes conditions de travail (63%), alors que la rémunération attractive n’intervient qu’en deuxième position (44%). L’argent ne suffit plus pour attirer les jeunes qui tiennent davantage à leur cadre de travail. Quant au patron idéal, c’est une personne ouverte (63%) et motivante (62%).

Qu’on se le dise…

Anne-Hélène Pommier : L'Entreprise du 30 mai 2004
Sentinelle : Junior : Notre génération

27 000 emplois à saisir !

La fonction publique territoriale ne recrute pas que des infirmières ou desauxiliaires de vie. Elle cherche aussi des cadres, des financiers, des juristes, des journalistes,des informaticiens, des ingénieurs, des DRH... Avec ou sans concours

Nantais, savez-vous qui gère les sous de votre bonne ville aux côtés de vos élus, soit un budget de 400 millions d’euros et une dette de 380 millions d’euros ? Si vous imaginiez un fonctionnaire blanchi sous le harnais, un vieux routier, vous n’y êtes pas. C’est une toute jeune femme de 25 ans, Virginie Lobbedey, qui a le titre de directeur des Finances de la ville. Lourde responsabilité. A elle de préparer les plans financiers nécessaires à la mise en œuvre des choix des élus. De mobiliser les ressources si l’ouverture d’une crèche ou la rénovation d’un terrain de sport ont été décidés. A elle de faire comprendre aux élus les implications d’une évolution de la taxe d’habitation. C’est encore elle qui veille à ce que le monceau de courrier des contribuables fasse l’objet des réponses appropriées dans cette ville bouillonnante de 300.000 habitants. «L’une des satisfactions que me procure ce poste, c’est d’être en prise très directe avec la vie des Nantais», se réjouit cette jeune femme.

Un cas exceptionnel ? Même pas. Dans l’Isère, le directeur adjoint des Transports (budget : 180 millions d’euros), Olivier Merliaud, a 27 ans, et le directeur adjoint des Finances de la ville de Grenoble, Benoît Rochas, en a 24. A Lyon, Antoine Desfretier, 27 ans, dirige rien de moins que la «Qualité du service public». Il anime plusieurs services, le courrier, «Lyon direct», le centre d’appels disponible pour tout Lyonnais désireux de s’exprimer, au total, une cinquantaine de personnes placées sous sa responsabilité. Les réclamations sur les graffitis, les nids de poule sur la chaussée, l’emplacement des lampadaires ou les déjections canines, c’est pour lui. Et son souci constant doit être, dit-il, de «mieux cerner les préoccupations des habitants».

Pourquoi mettre en avant Virginie, Olivier, Benoît, Antoine ?

Parce que ces jeunes, brillants, très diplômés – Sciences-Po, Sup de Co Paris, un DESS d’urbanisme, par exemple –, ont accédé très vite à un niveau de responsabilité important. Et cela parce qu’ils ont choisi une fonction publique assez méconnue : la territoriale. Ils ont passé le plus prestigieux des nombreux concours de la FPT, puis ont été formés à l’Inet (l’Institut national des Etudes territoriales) créé en 1997 à Strasbourg. Une sorte d’ENA bis, beaucoup moins fameuse que son historique grande sœur mais avec un enseignement «plus concret, passionnant, une vraie préparation à nos futurs métiers», témoignent les jeunes gens. A l’heure où beaucoup de jeunes cherchent un sens à leur travail, eux disent l’avoir trouvé : «Nous faisons vivre le service public au quotidien.» A les entendre, on se dit que la fonction publique territoriale – qui recrutera de plus en plus – mériterait d’être mieux connue.

Il y a un an, les collectivités territoriales avaient annoncé 27.700 embauches jusqu’à la mi-2004. Claude Mahier, directeur général de «la Lettre du cadre territorial», estime que 1.000 nouvelles offres d’emploi sont publiées chaque mois par les collectivités locales. Le rythme des embauches va s’intensifier après 2005 avec la vague annoncée de départs à la retraite des baby-boomers. D’ici à 2012, environ un tiers des agents seront partis. Car la FPT, c’est 1,6 million de personnes dont 8% de cadres supérieurs, 13% de cadres moyens, travaillant pour les mairies, les départements, les régions, les communautés urbaines des établissements publics, plus de 60.000 employeurs au total.
Les profils les plus recherchés ? Bien sûr, il y a ceux qu’on s’arrache partout : les infirmières, les auxiliaires de vie pour personnes âgées, les spécialistes de la petite enfance. Mais surtout : «On recherche des cadres», note Claire Cornet, directeur adjoint à l’emploi du CNFPT (Centre national de la Fonction publique territoriale). Et certaines spécialités sont particulièrement demandées : financières, juridiques, techniques. Les salaires, souvent complétés par des primes, ne sont pas négligeables, au moins pour les cadres. Exemple : en Moselle, un jeune ingénieur démarre à 35.828 euros annuels (brut, primes comprises).

La diversité des métiers offerts par les collectivités locales surprend. En effet, celles-ci voient leur rôle s’élargir grâce à la décentralisation. Exemples, à la mi-mai, sur la bourse de l’emploi du CNFPT, on recherchait un inspecteur de salubrité à Nancy, un journaliste au Plessis-Robinson, un administrateur de salles de spectacles à Montauban, un webmaster à Tremblay-en-France, des bibliothécaires à Lyon... La FPT emploie des policiers, ingénieurs, informaticiens, spécialistes des traitements des déchets, DRH, architectes, conservateurs de patrimoine, responsables de parcs naturels mais aussi médecins, orthophonistes... Beaucoup de ces spécialistes ignorent sans doute qu’ils pourraient faire carrière aussi dans les collectivités.

Le mode de recrutement spécifique de la fonction publique territoriale a ses avantages. Certes, il faut d’abord décrocher l’un des multiples concours de la FPT. Concours souvent difficiles car pris d’assaut par les candidats, notamment en période de faible recrutement. Mais une fois que l’on est reçu, on est comme sur le marché du privé. Les collectivités employeurs puisent comme elles veulent dans le vivier des titulaires de la FPT. De son côté, le titulaire peut aller lui-même à la rencontre de son employeur : il pose sa candidature en fonction des offres, ce qui lui permet éventuellement de choisir sa ville, son poste… Attractif pour qui veut la sécurité de l’emploi sans le carcan de la fonction publique d’Etat. Même si cette manière d’embaucher a ses effets pervers : le bon vieux clientélisme des élus.

La FTP accueille également des contractuels. En effet, lorsqu’elles ne trouvent pas l’oiseau rare dans le vivier des fonctionnaires reçus aux concours, par exemple, un ingénieur télécom de haute volée, un DRH, un journaliste, les collectivités locales se tournent vers des contractuels. Ainsi, Hervé François, directeur des Affaires culturelles et des Relations internationales de la ville de Dunkerque, après avoir beaucoup roulé sa bosse à l’étranger comme contractuel pour le Quai-d’Orsay. «Je participe à la création d’une "eurorégion" dans le Nord. Passionnant», dit-il. Les contractuels représentent environ un tiers des cadres A (le niveau le plus élevé). Officiellement, les collectivités locales doivent éviter le plus possible de recourir aux non-titulaires. Et une fois dans la place, ces professionnels sont censés présenter les concours. En pratique, il s’avère que certains ont fait toute leur carrière en étant contractuels. La FPT est donc un réservoir d’emplois plus ouvert qu’on ne l’imagine.



Un salon pour l’emploi public

Pour la première fois, les trois fonctions publiques – Etat, territoriale, hospitalière – se mobilisent pour présenter leurs métiers dans un salon. Des débats, des ateliers sur les concours, les formations, les rémunérations, des forums sur les métiers. En toile de fond, l’actualité de la décentralisation, et du départ à la retraite de 50% des fonctionnaires dans les dix ans.

Du 1er au 3 juin, au Palais des Congrès, à Paris
www.salonemploipublic.com

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Les sites pour tout savoir

www.cnfpt.fr
Le site du Centre national de la Fonction publique territoriale (01-55-27-44-00), organisme qui gère les formations, les emplois, les carrières de la FPT. Liste des concours, bourse à l’emploi.

www.territorial.fr
Des informations sur les concours, l’emploi, par le groupe qui édite notamment «la Lettre du cadre territorial».

www.lagazettedescommunes.com
Site de l’hebdo du même nom pour les fonctionnaires territoriaux.

Jacqueline de Linares : Le Nouvel Observateur du 27 mai 2004
Sentinelle : Économie : Macroéconomie : Fonction publique

28.5.04

Le fondateur de Free en prison

Xavier Niel, qui détient près de 70% du capital d'Iliad, est soupçonné d'avoir investi dans trois peep-shows, un à Paris et deux à Strasbourg, qui auraient servi de couverture à des activités de prostitution, a-t-on expliqué au parquet de Paris.

Le placement en détention de Xavier Niel, patron d'Iliad et de Free, a été ordonné par un juge des libertés, qui a suivi les réquisitions du parquet. Le prévenu sortait de deux jours de garde à vue à la police. Trois autres personnes - un proche de Xavier Niel et deux gérants de peep-shows - ont également été mises en examen et écrouées dans ce dossier. La société Iliad, introduite en Bourse avec succès en janvier dernier, n'est pour l'instant pas directement impliquée à ce stade de l'information judiciaire, ouverte en avril 2003 après neuf mois d'enquête préliminaire.

L'enquête se poursuit en effet sur les chefs "d'abus de biens sociaux" et de "blanchiment d'argent", qui n'ont pas été retenus initialement contre Xavier Niel, contrairement à des informations initiales erronées. Les enquêteurs cherchent à déterminer l'origine de l'argent investi dans les peep-shows.

De source proche de la société, on assurait vendredi après-midi qu'Iliad "n'est absolument pas concernée par les charges qui pèsent contre Xaviel Niel, ni en ce qui concerne l'abus de biens sociaux ni en ce qui concerne une éventuelle utilisation du réseau Free".



Xavier Niel, qui nie les faits, ne demandera pas sa remise en liberté avant un prochain interrogatoire par le juge d'instruction, Renaud Van Ruymbeke, a dit son avocate, Me Caroline Toby. "M. Niel nie les faits de prostitution. Il était actionnaire du peep-show de Strasbourg mais n'y est pas allé depuis cinq ans et ne s'en occupait pas. Il n'a pas touché un euro provenant de la prostitution", a dit à Reuters Me Toby. Elle a précisé que le chef de "recel d'abus de biens sociaux" visait des détournements de fonds présumés opérés par Xavier Niel au préjudice d'une société gérant un autre établissement similaire à Paris. L'implication personnelle de Xavier Niel dans ces établissements constitueraient un "reliquat du passé", selon Me Toby.

Xavier Niel, âgé de 36 ans, est une personnalité emblématique de la "nouvelle économie" de l'Internet, dont il a été l'un des pionniers en France. Il a fait ses débuts dans la télématique et le Minitel rose à la fin des années 1980, avant de fonder en 1993 le premier fournisseur d'accès à Internet en France, Worldnet. Créé en 1991, Iliad regroupe Free.fr, second fournisseur d'accès à Internet en France après Wanadoo, l'opérateur de téléphonie fixe One.Tel et Kertel, qui commercialise des cartes téléphoniques prépayées. La société emploie 520 personnes et pesait un milliard d'euros en Bourse avant l'affaire.

Iliad a annoncé elle-même l'incarcération de son dirigeant, estimant qu'il s'agissait d'une "affaire privée" et affirmant qu'aucun autre dirigeant d'Iliad n'était impliqué. "Le conseil d'administration d'Iliad, réuni le 27 mai au soir, s'est assuré que l'organisation de la société, autour de son directeur général, Cyril Poidatz, permettait la poursuite de son développement dans le cadre du plan stratégique en cours", déclare Iliad dans son communiqué.

Chute en Bourse

Vers 16 h 45 vendredi, le titre perdait 10,43 % à 18,55 euros après être tombé à 18,25 euros le matin, dans plus de 590 000 pièces. L'avocat de Xavier Niel n'a pas pu être joint dans l'immédiat. Les investisseurs ont réagi négativement à la mise en examen de cet homme qui fuyait les médias pour protéger sa vie privée. Un analyste financier d'un grand courtier parisien souligne que cette affaire donne "une image négative" à un groupe qui enchaînait les succès depuis quelques années, en particulier dans le secteur très porteur de l'Internet rapide ADSL.

Par ailleurs, les professionnels voudraient être sûrs qu'Iliad n'est pas concernée. "Cela peut être grave pour la société s'il y a des complices dans la société", dit une spécialiste du secteur travaillant pour un autre courtier. Un analyste d'une banque européenne s'attache lui au poids de Xavier Niel dans le groupe qu'il a fondé. Il juge sa présence cruciale, car c'est lui qui élabore la stratégie d'innovation.

Il rappelle qu'Iliad avait insisté sur ce point dans le document de base publié lors de l'introduction en Bourse en janvier dernier. Page 59 du document, il est écrit que "le succès du groupe dépend notamment de la pérennité de ses relations avec Xavier Niel, président du conseil d'administration d'Iliad et actionnaire majoritaire du groupe, et avec les autres dirigeants et collaborateurs-clés". Il est stipulé que "la perte d'un ou plusieurs collaborateurs-clés ou d'un dirigeant ou l'incapacité du groupe à attirer des collaborateurs qualifiés complémentaires pourrait avoir un effet négatif important sur le chiffre d'affaires du groupe, ses résultats et sa situation financière".

Une mise à l'écart de Xavier Niel pourrait avoir des effets importants. Selon une analyste, "cette affaire crée un effet spéculatif, car on s'interroge désormais sur une cession". Xavier Niel avait indiqué au moment de la mise en Bourse qu'il n'avait pas l'intention de vendre son groupe malgré les offres de plusieurs acteurs. Certains experts pensent que, si sa présence au sein du groupe devenait préjudiciable, il pourrait être conduit à vendre sa participation.

Le secteur des télécommunications bruit depuis quelques mois de rumeurs de rapprochement, en particulier dans le segment de l'Internet, où le nombre d'acteurs est jugé trop élevé.

Selon les analystes, un rapprochement entre Cegetel et Iliad serait complémentaire, permettant au premier de récupérer un portefeuille de clients et de combler son retard dans l'ADSL. Reste la question du prix puisqu'il faudrait débourser plus d'un milliard d'euros.

Le Monde & Reuters 18:16
Sentinelle : Informatique : Internet : FAI

Combattre la faim dans le monde...

... virtuellement

On appelle ça une collusion d'intérêts. D'un côté, les Nations unies souhaitent sensibiliser les jeunes Américains aux réalités de la faim dans le monde et cherchent un puissant vecteur pour communiquer. De l'autre, l'industrie des jeux vidéo, accusée de promouvoir la violence, est prête à tout pour redorer son blason.

Il y a quelques mois, Ken Kutsch, un fonctionnaire du Programme alimentaire mondial, a l'idée de rapprocher ces deux mondes que tout semble opposer. Il demande à un studio basé à Rome de développer un jeu vidéo sur la lutte contre la famine. Food Force voit bientôt le jour. Mais Ken Kutsch sait qu'il lui faut des alliés pour améliorer cette première version du jeu et le distribuer le plus largement possible aux Etats-Unis. Il décide donc de se rendre, en mars dernier, à la conférence annuelle des développeurs de jeux dans la Silicon Valley pour vendre son produit et trouver des sponsors.

Cet ancien producteur de musique reconverti dans l'humanitaire part confiant : en 2003, les éditeurs de jeux vidéo américains ont dépensé quelque 960.000 dollars (790.000 euros)pour faire du lobbying auprès du Congrès et contrer le projet de loi, baptisé "Protect Children from Video Game Sex and Violence Act", qui prévoit de condamner à une amende quiconque vend ou loue à des mineurs des jeux vidéo considérés comme dangereux. Le jeu, développé par le PAM et destiné à être distribué gratuitement, est pour eux l'occasion de se refaire une réputation.

La rencontre avec les éditeurs est, de fait, un succès. Car Food Force offre, en plus d'une caution morale, tous les ingrédients d'un jeu vidéo classique : réflexion, action, rebondissements. Dans le scénario, sécheresse, inondations et guerre civile ont déclenché une crise alimentaire dans une île fictive de l'océan Indien. Pour prévenir une gigantesque famine, le PAM a mis en place une équipe de spécialistes dont font notamment partie Rachel Scott, une logisticienne athlétique, Joe Zaki, un nutritionniste flegmatique, et Carlos Sanchez, un pilote expérimenté. Le joueur incarne une jeune recrue qui gagne des points en menant à bien une série de missions.

Au cours de la première, il pilote un hélicoptère des Nations unies pour identifier des groupes de réfugiés fuyant des zones de combats et de sécheresse. Dans une autre opération, il doit larguer des sacs de nourriture d'un avion-cargo en prenant soin de ne pas écraser la population au sol. Ensuite, après avoir bouclé le budget d'une opération, le joueur doit travailler avec le département des finances pour acheter du riz, de l'huile et des haricots et livrer cette nourriture en évitant les champs de mines et les rebelles armés. Enfin, il doit aider un village à renaître de ses cendres, en élaborant des programmes de développement. "Assurez-vous que, quand le PAM s'en va, le village peut se débrouiller tout seul", conclut Joe Zaki.

Microsoft et la Creative Artists Agency - productrice de Tomb Raider - se sont montrés enthousiastes et ont proposé de participer au projet. Mais ce n'est qu'un premier pas : Ken Kutsch veut convaincre des géants de l'agroalimentaire d'insérer le jeu dans leurs boîtes de céréales. Mais l'idée de mettre les enfants nez à nez avec la famine dès le petit déjeuner est loin de faire l'unanimité.

Programme alimentaire mondial : http://www.wfp.org

Célia Mériguet : Le Monde du 27 mai 2004
Sentinelle : Économie : Fracture Nord-Sud
Sentinelle : Juniors : Consoles & Jeux

27.5.04

Menaces terroristes

Les Etats-Unis redoutent une attaque terroriste cet été. Leurs craintes sont fondées : à mesure que l'élection présidentielle de novembre approche, le niveau d'alerte va s'élever. Les services de renseignements n'ont pas détecté de menace précise, mais les écoutes américaines relèvent un niveau de communication élevé. En soi, c'est un signe qu'un attentat est peut-être en préparation.

Dans cette guerre des ombres, à défaut de certitudes, la logique et le bon sens sont les meilleurs alliés de l'antiterrorisme. Deux arguments font redouter le pire.

D'abord le carnage de Madrid, le 11 mars. Son impact sur la défaite inattendue d'un gouvernement allié des Etats-Unis n'a pu qu'encourager al-Qaida à bien cibler sa campagne meurtrière.

Ensuite l'Irak. Le moment actuel, particulièrement délicat pour la coalition, offre aux terroristes une occasion de marquer des points de propagande.

La guerre menée par al-Qaida et ses succursales ne faiblit sur aucun front. Le 1er mai, six ingénieurs pétroliers, dont deux Américains, étaient tués à Yanbu, en Arabie saoudite. Hier, le consul des Etats-Unis échappait de peu à l'explosion d'une voiture piégée à Karachi, au Pakistan. L'Irak est un champ de bataille quotidien où il est devenu difficile de distinguer les attentats d'al-Qaida des actes de résistance à l'occupation.

Dans les pays occidentaux, l'autre théâtre d'opérations de cette bataille planétaire, les «cellules dormantes» se préparent à passer à l'action, comme elles l'ont fait à Madrid.

Le plus spectaculaire serait de frapper aux Etats-Unis. Depuis le 11 septembre 2001, le territoire américain est resté à l'abri des attentats. A l'approche de l'élection présidentielle, il serait logique que les terroristes cherchent à frapper à nouveau au coeur de l'empire et à transformer l'essai réussi en Espagne. Quel plus grand succès peuvent-ils rêver si ce n'est de chasser Bush de la Maison-Blanche ? C'est, en tout cas, la hantise des services américains. Ils craignent surtout une «bombe sale», qui mêlerait des éléments radioactifs à des explosifs conventionnels pour maximiser les victimes et la panique engendrée.

L'Europe est aussi visée. Dans les semaines qui viennent, des deux côtés de l'Atlantique, les spécialistes de l'antiterrorisme vont être fortement sollicités. Plusieurs événements internationaux à forte valeur symbolique apparaissent comme autant de cibles potentielles. Le sommet du G 8 se réunira le mois prochain (8 au 10 juin) aux Etats-Unis. Celui de l'Otan se tiendra ensuite à Istanbul, où al-Qaida a déjà frappé. Il y aura les Jeux olympiques, à Athènes, et les conventions démocrate et républicaine, à New York et à Boston.

La série débutera avec la venue en France du président George W. Bush pour l'anniversaire du débarquement sur les plages de Normandie. A cette occasion, chacun doit comprendre que les menaces terroristes méritent d'être prises avec le plus grand sérieux.

Pierre Rousselin : Le Figaro Éditorial du 27 mai 2004
Sentinelle : Société : Géopolitique

26.5.04

La guerre aux pirates !

Un logiciel antivirus, tout le monde sait ce que c'est. Mais savez-vous comment cela fonctionne, et qui se cache derrière ? Nous avons rencontré les hommes de l'ombre qui traquent les virus.

Aujourd'hui, tout le monde possède un antivirus, ou... le devrait. Pour fonctionner, un logiciel antivirus a besoin, entre autres, d'une « base de signatures virales ».C'est un peu comme un vaccin que le logiciel utilise pour repérer les virus afin de les éradiquer. Mais comment fait-on pour créer cette base virale, pour reconnaître un virus d'un logiciel sain et trouver un remède ?

Les éditeurs de logiciels antivirus comme Kaspersky, Symantec ou TrendLabs font appel à des spécialistes, de véritables « tueurs de virus ». Passionnés, ces experts traquent sans merci les virus et autres attaques de pirates informatiques sur le Net. Ces hommes de l'ombre se connaissent très bien et communiquent beaucoup entre eux. Même s'ils travaillent pour des sociétés concurrentes, ils veulent échanger un maximum d'informations pour gagner la seule guerre qui importe à leurs yeux : la guerre contre les pirates informatiques.

Chaque attaque représente un défi. Pour être informés de l'existence d'un nouveau virus, ces spécialistes peuvent compter sur les utilisateurs de leurs logiciels antivirus, essentiellement ceux qui travaillent en entreprise. Car quand une personne pense que quelque chose ne va pas, elle contacte souvent le service d'assistance, afin que celui-ci analyse les données « douteuses ». Et cela, de jour comme de nuit, tout au long de l'année.

Une durée de vie plus courte

De petites équipes ultra-spécialisées sont ainsi à l'affût partout dans le monde, prêtes à agir à tout moment. Elles sont coordonnées par des centres de commandement, situés, par exemple, à Moscou pour l'éditeur Kaspersky Labs, ou encore à Manille pour l'éditeur TrendLabs.

Quand un code « malicieux » est découvert, les tueurs de virus lui attribuent une signature. C'est un marquage qui permettra aux logiciels antivirus de le reconnaître à l'avenir. Il faut aussi élaborer une parade, en analysant la façon dont fonctionne ce nouveau virus. Une fois cette parade trouvée, il faut la tester pour voir si elle n'occasionne pas de nouveaux problèmes, des « effets secondaires », comme avec un médicament, par exemple avec Windows ou Internet Explorer.

Quand la parade est jugée efficace et sans danger pour l'ordinateur, elle est mise à la disposition des utilisateurs, qui peuvent alors, via une mise à jour de leur logiciel, disposer de cette nouvelle arme. Dès lors, si le virus tente de pénétrer dans l'ordinateur, l'antivirus le reconnaîtra et déploiera ses défenses.

Grâce à ces experts, la durée de vie d'un virus est de plus en plus courte. Il se passe à peine plus de quelques heures, au maximum quelques jours, entre le moment où le virus est découvert et celui où une parade est trouvée. Mais cette durée de vie est aussi conditionnée par la rapidité avec laquelle les internautes mettent à jour leur logiciel antivirus, en téléchargeant la parade proposée. Plus ils tardent à le faire, plus le virus a le temps de proliférer. Heureusement, la tendance est à la baisse.

Steeve Quane, qui travaille au centre de l'éditeur TrendLabs à Manille, donne un exemple très parlant : « Le virus Nimda est apparu le 17 octobre 2000, et il a fallu 336 jours pour le bloquer, presque un an ! Le virus Blaster, version MSBlaster A, est apparu le 16 juillet 2003, et il a seulement fallu 26 jours pour le bloquer, soit moins d'un mois ! » L'explication ? L'augmentation des connexions à haut-débit et des forfaits illimités qui joue beaucoup sur la diminution du temps entre deux mises à jour.

Il n'y a pas que les PC

Les virus ne sont pas les seuls en cause dans les problèmes de sécurité informatique : les failles de sécurité des logiciels ou de Windows, ainsi que les attaques directes des hackers sont tout aussi dangereuses. Et nos PC ne sont plus les seuls visés.

Damase Tricart, de Symantec, l'explique ainsi : « Les ordinateurs de poche, Palm ou Pocket PC, vont bientôt rencontrer les mêmes problèmes, et nous devront trouver des solutions adaptées. Nokia va d'ailleurs proposer à la fin de cette année, en partenariat avec Symantec, le premier téléphone portable équipé d'un antivirus. »

Du virus au crime organisé

Les temps changent. Il y a encore quelques années, les pirates informatiques se contentaient de fabriquer des virus pour la gloire, pour que l'on parle d'eux. Mais ce n'est plus le cas aujourd'hui.

Comme explique Marc Blanchard : « Nous assistons actuellement à quelque chose qui ressemble plus à du crime organisé, et les virus ne sont qu'une petite partie de la palette d'outils des pirates informatiques. Rien ne les empêche, par exemple, d'aspirer, c'est-à-dire de copier, un site Internet complet pour en fabriquer un qui ressemblera de toutes pièces au vrai. Ils envoient ensuite à quelques internautes un courriel pour leur faire part d'une offre promotionnelle sur leur site. Il n'y a qu'à cliquer sur le lien fourni. Les internautes pensent alors faire une bonne affaire en achetant sur un site ayant " pignon sur Web ", mais les hackers récupèrent leur numéro de carte bancaire et le code de sécurité associé. Il faut se méfier des démarches non sollicitées, surtout par courriel. »

Frédéric Boutier : Micro Hebdo du 26 mai 2004
Sentinelle : Informatique : Sécurité

25.5.04

JO & attaques informatiques

Le prestataire en charge des systèmes d'information des Jeux olympiques va multiplier les tests pour sécuriser son réseau contre toute intrusion. Pour Atos Origin, une brèche "physique" dans ses installations symbolise la plus grande menace.

À moins de 100 jours des JO d'Athènes, le prestataire Atos Origin affiche sa sérénité au sujet de la sécurité du réseau informatique des Jeux, dont il a la charge jusqu'en 2008. Ce réseau a subi des «centaines» d’attaques extérieures depuis la dernière édition il y a deux ans à Salt Lake City. Atos s’attend à ce que les pirates informatiques en fassent autant cet été.

«Nous avons enregistré une forte activité internet; par exemple, des gens qui analysaient nos pare-feu», a déclaré à Silicon.com Yan Noblot, responsable sécurité chez Atos Origin. À Athènes, son équipe aura la responsabilité d’examiner les quelque 200.000 alertes issues chaque jour des relevés de logs, et devra les hiérarchiser pour «repérer tout comportement anormal», qui fera ensuite l’objet d’une enquête technique plus approfondie.

Toutefois, la plus grande menace pour Yan Noblot ne porte pas sur la sécurité informatique en tant que telle, mais sur une malveillance physique: par exemple, si un individu parvient à soudoyer un employé pour obtenir un badge d’accréditation officiel lui donnant accès aux différents sites et installations. Les menaces prises en compte incluent non seulement le terrorisme, bien sûr, mais également les manifestations du type altermondialiste, pour dénoncer le mercantilisme des Jeux olympiques, explique-t-il. «Une brèche dans [le processus] d'accréditation peut se traduire par une brèche dans la sécurité physique; c’est donc un point extrêmement crucial.»

Bien que des doutes subsistent pour savoir si certains des sites olympiques seront fins prêts pour la cérémonie d'ouverture du 13 août, les responsables informatiques ont prévu une seconde phase de répétition technique pour le 14 juin. Elle se déroulera sur certains lieux seulement, et devra simuler la réactivité des équipes sur les quatre jours qui s'annoncent les plus chargés des Jeux. L’un des investissements informatiques le plus important est un système de sécurité de type militaire ("Command and Control"), qui a nécessité 255 millions d’euros.

10.500 PC et 1.000 serveurs répartis sur 60 sites olympiques

D’ici le début des Jeux, environ 200.000 heures-hommes de tests auront été menées, et quelque 10.000 défauts devraient être détectés et corrigés, estime Yan Noblot.

L’infrastructure en soi a fait ses preuves, le principe consistant à maîtriser la complexité et les risques en introduisant de nouvelles technologies uniquement là où elles sont essentielles. Dans ce contexte, les plates-formes de prédilection sont Unix et Windows; Linux n’avait pas la moindre chance. «Pour réduire les risques d’un projet, un bon moyen consiste à réutiliser l’architecture et les systèmes [déjà éprouvés]», commente le responsable d'Athos. «Lorsque nous avons commencé, [les systèmes] Linux en étaient à leur début. À Salt Lake City, nous avons utilisé Windows NT 4 et aujourd’hui nous sommes en configuration Windows 2000.»

Le parc informatique des JO d'Athènes, réparti sur 60 lieux différents, pour 10.500 athlètes et 21.500 représentants des médias, comptera au total 10.500 PC et 1.000 serveurs. Le support technique sera assuré par environ 1.400 employés d'Atos Origin, ainsi que par 2.000 volontaires dont les antécédents ont été contrôlés par la police, même si leur niveau d'accréditation est plus faible que celui des officiels.

C'est IBM qui officiait auparavant en tant que prestataire IT du Comité international olympique (CIO). En 2002, c'est Sema Group a obtenu le contrat du CIO pour quatre éditions: des Jeux d’hiver de Salt Lake City aux Jeux d’été de Pékin en 2008. Depuis Sema a fusionné avec la branche informatique de Schlumberger, et aujiurd'hui Schlumberger Sema fait partie du groupe Atos Origin.

Andy McCue : Silicon.com du 24 mai 2004
Sentinelle : Juridique : Contre-attaques stratégiques

24.5.04

Écoles socialement plus sélectives

Les grandes écoles se démocratisent-elles ?

Si les chances d’intégrer Polytechnique, HEC ou l’ENA pour des enfants de milieux populaires se sont accrues des années 1940 aux années 1970, la décennie 1980 a marqué une véritable régression. Sous les «années Mitterrand», un fils de technicien a 3 ou 4 fois moins de chances d’intégrer un établissement d’élite qu’un fils de profession libérale ; un fils d’ouvrier industriel, 18 fois moins de chances ; un fils d’ouvrier agricole... 49 fois moins, selon deux chercheurs de l’Insee («Les Inégalités sociales d’accès aux grandes écoles», par Véronique Albouy et Thomas Wanecq (2003): www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ES361B.pdf).

On rétorquera que les années 1980 ont vu la proportion d’enfants issus des milieux modestes exploser dans l’enseignement supérieur. Mais en quantité, pas en qualité. En clair, l’université s’est massivement ouverte à ces nouveaux venus, mais pas les grandes écoles.

Le modèle méritocratique s’est désagrégé en même temps que les Trente Glorieuses, et ce n’est pas le fruit du hasard. «Dans un contexte de recrutements moins massifs et donc de sélection accrue, il n’est peut-être pas étonnant que les enfants des groupes sociaux les mieux informés [...], enfants d’enseignants et de cadres, se soient repliés sur les grandes écoles», avancent les chercheurs.

Les choses se sont-elles améliorées depuis quinze ans ? Il semblerait que non. Un tout récent rapport de la Conférence des Grandes Ecoles, encore non rendu public, révèle que les enfants d’ouvriers et d’employés n’y représentent aujourd’hui que 11% des étudiants, contre... 62% d’enfants de cadres supérieurs et de professions libérales. Les partisans de la discrimination positive ont encore du travail...

Arnaud Gonzague : Le Nouvel Observateur 2063 du 20 mai 2004
Sentinelle : Société : Système éducatif

Un censeur dans le lecteur DVD

L'appareil filtre les scènes jugées indécentes par des «experts»

Un appareil vraiment formidable vient d'apparaître aux Etats-Unis : un lecteur de DVD qui zappe automatiquement les scènes de sexe, de violence, d'incorrection politique et jusqu'au moindre juron. «C'est comme si, dit la brochure, vous aviez des doigts super-rapides capables d'actionner la télécommande suffisamment précisément pour éliminer les contenus inadaptés à un public familial.» La clé de cette performance est un visionnage préalable des films par des «experts» de la société ClearPlay, lesquels concoctent ensuite des filtres logiciels adaptés à chaque oeuvre. Un tel filtre commandera, par exemple, au lecteur : coupe le son à la minute 57 car l'héroïne va péter (dans Shrek). Ou encore : attention, zappe à partir de la minute 72, car le jeune héros va planter son nez, et peut-être même sa langue, dans la foufoune de la mère de son copain (dans Ken Park, de Larry Clark). Quelque 600 films sont déjà passés à cette moulinette, dont ces torrents d'obscénité que sont Forrest Gump, Titanic et Billy Elliot. Ce lecteur va nous faire gagner beaucoup de temps. Ainsi, Ken Park ne devrait plus durer qu'une dizaine de minutes. Elephant (Gus Van Sant) sera amputé de toute sa fin, et deviendra ainsi un cours précieux sur l'art du champ/contrechamp pour cinéastes opérant dans les établissements d'enseignement secondaire.

L'appareil équipé ClearPlay permet à son utilisateur d'ajuster 14 types de filtres, «soit au total 16.384 combinaisons», calcule la brochure. Ainsi, on pourra spécifier : je veux bien qu'on rote un peu, mais pas trop qu'on s'encule. Ou l'inverse. Le premier lecteur de DVD branché ClearPlay est proposé par RCA, une filiale du groupe français Thomson. Il ne coûte que 70 dollars, plus un abonnement de 5 dollars par mois pour bénéficier des nouveaux filtres. On aimerait qu'il soit disponible en France avant la fin de l'année pour jouir d'un Noël sans nichons et d'un Pâques sans étrons.

Edouard Launet : Libération du 24 mai 2004
Sentinelle : Juridique : Liberté d'expression et limites

23.5.04

Sony : 100 millions de PlayStation

Sony Computer Entertainment a notamment vendu 70 millions de consoles PlayStation2 depuis leur lancement en mars 2000.

Les ventes mondiales de la console de jeux PlayStation ont dépassé 100 millions, un record dans le domaine des consoles de salon. Ce seuil a été atteint cette semaine, a précisé le fabricant.

Lancée en 1994 au Japon, la PlayStation est à présent vendue dans 120 pays et régions avec 7.300 titres de jeux, a précisé Sony. Ses ventes à l'étranger ont fortement progressé après le lancement de la version légère "PS one" en 2000. Sur l'année achevée fin mars 2004, la société a produit et vendu 3,31 millions de "PS one". Elle a aussi vendu 70 millions de consoles PlayStation2, lancées en mars 2000.

La semaine dernière, le groupe a annoncé que la dernière née de la série des PlayStation, la PlayStation Portable ou PSP serait mise en vente à travers le monde en début d'année prochaine, sur un segment dominé par la Gameboy de son concurrent Nintendo.

Le Nouvel Observateur Mutimédia du 19 mai 2004
Sentinelle : Juniors:Consoles & Jeux

22.5.04

Malaise à l'école des profs

Ils disent s'ennuyer, ne rien apprendre, quand ils ne sèchent pas tout simplement les cours. Ce ne sont pas des adolescents qui s'expriment ici, mais des... professeurs stagiaires des IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres), ces établissements chargés de la formation des enseignants. Pour France Inter, Marie-Christine Le Du a visité l'IUFM de Clermont-Ferrand et rencontré quelques-uns de ses 400 stagiaires et de ses 160 formateurs. Des témoignages forts qui décrivent le malaise profond qui règne aujourd'hui à l'école des profs.

Créés en 1989 pour remplacer l'école normale, les 31 IUFM français accueillent chaque année environ 30.000 professeurs qui ont réussi le Capes ou l'Agrégation. Pendant un an, les jeunes enseignants, qui assurent par ailleurs quatre à six heures de cours dans un collège ou un lycée, suivent une formation censée les préparer à leur rôle avant leur affectation définitive. Une étape importante qui ne donne pourtant pas les résultats attendus, d'autant que les profs débutants obtiennent souvent leur premier poste dans les académies les plus dures: Amiens, Créteil, Lille ou Versailles.

«L'urgence c'est de survivre, de gérer la classe, pas d'enseigner les maths», raconte François, un jeune professeur qui a passé une année dans un collège de Seine-Saint-Denis. Et de préciser: «Nous ne sommes pas assez formés pour être efficaces dans ces établissements.» «Comprendre les difficultés des élèves, cela ne s'apprend pas à l'IUFM», renchérit Céline, une enseignante en lettres. Des jeunes désorientés par la violence – insultes, pneus crevés ou vitres cassées –, mais aussi par la misère sociale. «Je n'ai pas appris à faire face à des enfants battus ou à des familles qui vivent à 8 dans 40 mètres carrés», poursuit François.

Au fil des témoignages, ce document montre comment les IUFM ont leur part de responsabilité dans la faillite du système scolaire actuel.

Cours trop théoriques, pédagogie d'un autre âge, formation qui arrive trop tard dans le cursus... Les nouveaux profs n'ont jamais la dent assez dure quand ils évoquent leur passage à l'IUFM. Des enseignants qui souvent n'ont qu'un seul souci: «comment s'imposer en classe». «La question de la discipline ne s'est jamais autant posée qu'aujourd'hui», souligne Anne-Marie, une des formatrices de l'IUFM de Clermont-Ferrand qui fait ici son mea culpa par rapport aux méthodes des années 70 : «On a voulu faire de l'élève un citoyen, un acteur et on a aboli le droit de punir. Mais, en chemin, on a oublié ce qu'était l'école : un lieu de transmission du savoir.» «Il n'y a justement aucune réflexion sur ce sujet, déplore un de ses collègues, du coup, on se contente de coller des rustines là où il y a urgence.»

Derrière ce tableau très noir, les jeunes professeurs manifestent pourtant un enthousiasme à toute épreuve : «Ce n'est pas ce que je m'attendais à faire, s'enflamme François, mais il faut le faire car ces enfants ont besoin d'adultes autour d'eux.» «L'école, ce n'est pas une évidence pour tout le monde, ajoute Céline, c'est pourquoi il faut sans cesse inventer des méthodes pour donner le goût d'apprendre.»

«INTERCEPTION» France Inter dimanche 23 mai à 9 heures.

Virginie François : Le Figaro du 22 mai 2004
Sentinelle : Société : Système éducatif

21.5.04

Dans le monde de demain...

L'évolution de l'Asie, rapide et bouillonnante, ne parvient qu'en écho assourdi sur les rives de l'Europe. Tout bouge et change à une vitesse inouïe et l'on semble ne pas y prêter attention. Des peuples, de plus en plus nombreux, veulent se développer. L'Inde, puis la Chine ont donné le coup d'envoi. Cette dernière est à l'affût de tout ce qui se fait de mieux dans les différents pays du monde. Elle rapporte, confronte, apprend, améliore, transforme, produit. Pendant ce temps, les Européens en général et les Français, en particulier, semblent se bercer d'illusions en croyant que des réglementations suffiront à contenir les effets du réveil des peuples pauvres. Pour les uns, il s'agit de conserver le bien-être acquis. Pour les autres, c'est le combat pour la vie : chasser définitivement de leur horizon la menace de la famine.

L'arrivée de la Chine, avec un milliard quatre cents millions d'habitants, sur le marché des matières premières, laisse présager ce qu'il en sera demain si toute l'humanité y accède. Nous, les pays dits développés, bien que ne représentant que 20 % de la population mondiale, nous consommons 80 % des richesses ! Nous sommes brutalement ramenés à cette réalité : les matières premières de la planète sont limitées. Déjà, il devient difficile de s'approvisionner en acier, tandis que le manque d'eau s'aggrave. Tout le monde sait bien que si tous les peuples de la Terre consommaient autant que nous, ces ressources s'épuiseraient, ce qui aurait pour effet d'engager de manière extraordinairement difficile l'avenir des générations futures. Nous sommes à un croisement historique : conserverons-nous notre situation privilégiée au risque d'exacerber les rivalités et les rapports de force entre les continents ou chercherons-nous à promouvoir un développement équitable et équilibré pour le présent et l'avenir de tous les peuples ?

...agir en Européen

Cette tâche est essentielle et l'Europe peut y contribuer de manière constructive et efficace. À condition toutefois de s'en préoccuper maintenant. En effet, les pays dits développés, aux populations vieillissantes, seront en situation de plus en plus défavorable face aux pays à forte croissance démographique. D'autre part, il est frappant d'observer que les pays qui se « développent » le plus vite ont des régimes autoritaires voire dictatoriaux. Leur puissance internationale va donc s'accroître et si les démocraties ne se mobilisent pas, elles pèseront de moins en moins. Avec elles, c'est la place de l'homme dans la société qui sera en recul au profit des conceptions totalitaires pour lesquelles l'homme n'a de raison d'être que s'il est soumis au système. C'est pourquoi, ces années, ces heures mêmes que nous vivons sont si précieuses. Il ne faut pas les perdre en querelles vaines, ni les gaspiller en rivalités stériles. Il faut se rassembler au contraire, échanger, réfléchir, agir de conserve. Il faut entrer sans attendre, et en Européen, dans le nouveau jeu du monde afin que l'Europe se pose en leader du développement des peuples. L'Américain Henry Kissinger disait, non sans humour : « L'Europe, quel numéro de téléphone ? » Cela reste désastreusement vrai aujourd'hui où l'on voit nos pays nains essayer de dialoguer à égalité avec les plus grands pays du monde.

Chaque pays d'Europe, seul, est condamné à l'impuissance. Ensemble, nous avons une chance inouïe de peser davantage sur le cours des événements. Saurons-nous la saisir alors même que ce que nous avons réussi à construire en Europe brille comme un espoir pour beaucoup, écrasés sous le joug de la misère et de l'esclavage ? C'est ce dont témoignent ces propos d'un cinéaste chinois : « Il faudrait que l'Europe n'apporte pas seulement son argent et son développement, mais sa conception de l'homme. »

Jeanne Emmanuelle Hutin : Éditorial de Ouest France du 21 mai 2004
Sentinelle : Économie : Mondialisation

19.5.04

Testez vos barrettes de mémoire

MemTest86+ 1.0 - Cet utilitaire gratuit teste les barrettes de mémoire vive installées dans un PC. Dommage que l'interface soit très technique et en anglais.

MemTest86+ est un petit logiciel qui diagnostique la fiabilité des barrettes de mémoire vive installées dans un PC : des composants dont la qualité détermine la stabilité de la machine. Gratuit, il présente l'avantage de fonctionner avec tous les PC, même les plus anciens. Il suffit de le télécharger, de l'installer, selon les versions, sur une disquette ou un CD vierge et de relancer son PC.

Basé sur MemTest86 v3.0, qui n'avait pas été mis à jour depuis la mi-2002, MemTest86+ supporte les derniers processeurs (Pentium 4 Prescott, Athlon 64...) et les cartes mères récentes. Certes, l'interface, en anglais et ultratechnique, est un peu compliquée : mais on voit vite si une erreur est détectée, ce qui permet de rapporter rapidement ses barrettes en magasin en cas d'incompatibilité !

http://www.memtest.org

L'Ordinateur individuel du 19 mai 2004
Sentinelle : Informatique : Logiciel : Utilitaires

18.5.04

Microsoft dévoile les fenêtres de tir

Une version serveur bêta de Longhorn est attendue pour le début de l'année prochaine. En plus de mises à jour de Windows XP, Windows Storage Server 2003 et de Windows 2003 Server.

L'année qui vient promet d'être riche en nouveautés pour les systèmes d'exploitation maison. Microsoft a profité de sa conférence développeurs pour livrer le carnet de route de ses systèmes d'exploitation.

Première nouvelle : il y aura bien une version serveur de Longhorn , le successeur de Windows XP. Une inattendue version bêta est même planifiée dès le premier semestre 2005. L'éditeur entend désormais livrer ses systèmes client et serveur en tandem. L'objectif étant de s'appuyer sur une architecture modulaire pour ensuite l'enrichir de personnalités : professionnel, grand public, Tablet PC, serveur, etc.

Cette architecture permettra aussi de mieux contrer Linux dans les serveurs de stockage ( NAS ) ou les boîtiers de sécurité. Une mise à jour de Windows Storage Server 2003 est ainsi planifiée pour l'été 2005. Elle devrait inclure la réplication et la sauvegarde déportée.

Le premier service pack de Windows 2003 Server

Mais des nouveautés sont aussi à prévoir dès le mois prochain. C'est, en effet, en juin que Microsoft doit lancer Virtual Server , sa réponse à VMWare. Puis viendra le service pack 2 de Windows XP, qui inclura l'édition 2005 de Tablet PC.

Suivra, à l'automne, le premier service pack de Windows 2003 Server. En plus des correctifs de sécurité, celui-ci offrira la compatibilité avec les extensions 64 bits de l'Opteron et du Xeon.

Microsoft reste, en revanche, très discret sur la mise à jour fonctionnelle des Windows Server, planifiée en 2005. Peut-être de quoi patienter en attendant la version serveur de Longhorn en 2006-2007 ?

Anicet Mbida : 01net du 18 mai 2004
Sentinelle : Informatique : Logiciel : Système d'exploitation

17.5.04

Sopra fait l'acquisition de Valoris

La fusion entre les deux SSII sera finalisée en juin. Sopra va s'appuyer sur le savoir-faire de sa future filiale dans la gestion de la relation client et le décisionnel.

L'appétit vient en mangeant. Parcimonieuse jusque-là, la SSII Sopra Group en est à sa deuxième acquisition d'importance en quelques mois. Après le rachat d'Inforsud Ingénierie en octobre dernier, elle annonce un projet de rapprochement avec Valoris.

Sopra prévoit d'acquérir la totalité du capital de cette société spécialisée dans la gestion de la relation client (GRC) et le décisionnel (80% du chiffre d'affaires). L'opération, dont le montant - versé en numéraire - n'a pas été dévoilé, devrait être finalisée d'ici au 30 juin. Cette acquisition s'intègre au plan de développement de Sopra, qui envisage d'atteindre le milliard d'euros de chiffre d'affaires d'ici à 2007 - soit près du double de celui de l'an dernier (525,3 millions d'euros).

Un fer de lance pour la GRC et le décisionnel

Ce rachat finalisé, Valoris - un chiffre d'affaires de 64 millions d'euros en 2003 - deviendra une filiale autonome au sein du groupe Sopra, l'équipe dirigeante restant en place. Pour Sopra, le projet consiste à se servir de la marque Valoris comme fer de lance pour développer les métiers de la GRC et du décisionnel en France. Les modalités de mise en oeuvre opérationnelle restant encore à l'étude.

Sopra envisage aussi de développer des synergies avec les expertises métier de Valoris dans les secteurs des télécoms (stratégie) et public (dématérialisation), ainsi que dans le conseil. Une activité que Sopra (Orga Consultants) cantonnait à l'Hexagone, et à laquelle Valoris donne une - légère - dimension européenne.

Sopra, un tremplin

Pour Valoris, qui a subi de plein fouet l'éclatement de la bulle Internet, 2002 a été une année noire. La société a pourtant bien redressé la barre l'an dernier. Mais, « compte tenu des politiques de référencement et des conditions de marché, l'accès aux grandes entreprises s'avérait de plus en plus difficile pour une société de taille moyenne comme la nôtre », relève Pascal Leroy, directeur général de Valoris. D'où le besoin de s'adosser à une grande SSII.

Olivier Discazeaux : 01net du 17 mai 2004
Sentinelle : Informatique : Logiciel : Ssii

15.5.04

Dabber exploite une faille ouverte

Sasser n’était pas si inoffensif que cela: il préparait le terrain pour Dabber, un autre virus plutôt vicieux. Si côté pile, cet intrus "nettoie" le système de logiciels malveillants, côté face, il ouvre une porte dérobée encore plus dangereuse...


Alors que le virus-ver Sasser, apparu le 1er mai, ne présentait de prime abord aucun réel danger pour l'intégrité des données de l'utilisateur, il a enfait ouvert la voie à un autre ver informatique qui l'exploite pour son propre compte. Baptisé "Dabber", ce nouveau virus, dont l'épidémie est encore très faible, peut en effet être assimilé à un parasite de Sasser.

Rappelons que Sasser cible les systèmes sous Windows XP, NT et 2000 en exploitant une des dernières failles de Windows. Il ne détruit ou ne porte atteinte à aucune donnée, mais provoque un redémarrage automatique des ordinateurs infectés toutes les 60 secondes.

Au passage, il ouvre cependant le port TCP 9996 pour permettre la prise de contrôle de la machine, puis il installe un serveur FTP sur le port 5554 pour communiquer avec les autres systèmes infectés.

C'est cette dernière fonction qu'exploite Dabber. Le serveur FTP de Sasser possède une vulnérabilité de sécurité de type dépassement de mémoire tampon (buffer overflow). Cette défaillance survient lorsqu'un programme s'emballe et réclame davantage de mémoire qu'il n'en dispose. Résultat, il accède à des zones mémoire qui ne lui sont pas destinées et crée ainsi un canal pour inoculer un virus. C'est par ce chemin que se glisse Dabber, en toute transparence pour l'utilisateur.

Une méthode de parasitage qui tend à se développer. En février dernier, les virus Doomjuice et Deadhat faisaient de même en exploitant une porte dérobée (backdoor) ouverte par MyDoom.

Un virus soignant

Une fois sur le système, Dabber se copie dans le répertoire "System" de Windows sous le nom de "Package.exe". Il s'enregistre dans les fichiers de démarrage pour être présent dans la mémoire de l'ordinateur après chaque allumage.

Il supprime ensuite des fichiers et des références systèmes de Sasser ainsi que ses variantes, tout comme ceux de plus d'une dizaine d'autres programmes malicieux tels que des spywares – ces petits logiciels très discrets qui lancent des pop-up publicitaires.

Dabber un virus soignant? Non, car il ouvre lui aussi une porte dérobée au niveau du port 9898, ce qui fragilise une fois de plus le système déjà touché.

Pour se prémunir de Dabber, il convient avant tout de bloquer Sasser en installant les mises à jour de Microsoft comblant la faille qu'il exploite. S'il est passé, il faut donc le supprimer via une méthode manuelle décrite en détail ici, ou grâce à un antivirus mis à jour.

Par ailleurs, pour se débarrasser de Dabber en tant que tel, il faut, comme à l'accoutumée mettre à jour son logiciel antivirus et scanner son système. Manuellement, il est également possible de l'éradiquer en supprimant le fichier "Package.exe" du répertoire "System" de Windows ainsi que ses mentions qu'il a ajoutées dans la base de registre.

L'accès à la base se fait depuis le menu "Démarrer", en tapant "Regedit" dans l'onglet "Exécuter".
- Il faut alors supprimer les références à "Dabber" ou "Package.exe" dans les clés suivantes:

HKEY_LOCAL_MACHINE>Software>Microsoft>Windows>
CurrentVersion>RunServices

HKEY_CURRENT_USER>DEFAULT>Software>Microsoft>Windows>
CurrentVersion>Run

- Supprimer également la clé:

HKEY_LOCAL_MACHINE>Software>Microsoft>Windows>
CurrentVersion>Run "sassix" = package.exe

- Et enfin supprimer "package.exe" du répertoire de démarrage:

c:/documents and settings/all Users/ Menu Démarrer/
Programmes/Démarrage/package.exe

Robert Lemos de CNET News.com du 15 mai 2004
Sentinelle : Informatique : Sécurité

13.5.04

AGIR abcd du Trégor

Quand on s'est frotté pendant quarante ans à la réalité économique, on a parfois quelques idées pour bien mener une création d'entreprise. Depuis deux ans, une quinzaine de retraités de l'association Agir abcd se propose d'accompagner bénévolement ceux qui se lancent dans l'aventure.

Le sourire facile, la sincérité de l'expérience dans les propos, Jean-Pierre, Willy, Christian et Gérard ne se donnent pas des grands airs de consultants. « Transposer dans l'association le mode de fonctionnement qu'on a pu connaître dans nos métiers respectifs, cela n'a aucun intérêt », glisse Christian Piffard, de sa voix ensoleillée.

L'association, ce n'est pas la firme ! Ni la frime d'ailleurs. Agir abcd, à Lannion, est une antenne d'une soixantaine de retraités actifs, qui interviennent dans des domaines extrêmement variés. Le quatuor, avec une dizaine d'autres compagnons, est spécialisé dans « l'aide aux très petites entreprises ». Ils viennent du secteur de la haute technologie, du commerce, de la banque, de la gestion-finance, du domaine commercial.

Pas de pression

« Notre action n'est pas d'aller concurrencer les professionnels dont le conseil est le métier, insiste Willy Cariou. Nous voulons juste apporter notre expérience de bénévoles. On est un peu pompiers, un peu infirmiers, on fait de l'appui. » Concrètement, les retraités d'Agir, en lien avec l'Agence de développement industriel du Trégor, avec l'Association pour le droit à l'initiative économique ou avec la pépinière d'entreprises de Saint-Brieuc, accompagnent des dossiers de jeunes créateurs.

« Exemple type : un responsable d'une petite société nous appelle pour nous dire « Mon banquier n'accepte plus que j'ai un découvert ! » On le rencontre dans sa société, on fait une sorte d'audit, on intervient éventuellement auprès de la banque. On suggère aussi au patron des remèdes pour un meilleur fonctionnement financier. » Actuellement, le groupe suit une quinzaine de micro-entreprises.

« Sur les deux premières années, on a eu le temps de voit la réalité de ce qu'on préconise », poursuit Christian. Du petit commerce individuel à la PME, dans les domaines de la traduction médicale, du service à la personne, des métiers de bouche, les retraités d'Agir bichonnent leurs jeunes créateurs : « On intervient dès le début, pour les guider dans les négociations de bail, les démarches bancaires, la vie juridique de l'entreprise. Ensuite, nous alimentons le dialogue en permanence. »

Et faire du rab, même bénévolement, après une carrière professionnelle, ce n'est pas un peu exagéré ? « Intellectuellement, c'est important de rester actif », rétorquent les quatre fringants conseillers. « Cela nous prend une journée par semaine en moyenne : on n'est pas plus surbookés que les autres retraités », assure Willy. « Et puis, quand on a vécu quarante ans sous pression, c'est plaisant de faire quelque chose d'intéressant, en prenant notre temps, et dans la convivialité », estime Christian.

(1) Contact : Agir (Association générale des intervenants retraités) Abcd, antenne de Lannion, centre social de Ker-Uhel, tél. 02 96 48 91 52.

Ouest France du 13 mai 2004
Sentinelle : Société : Seniors

12.5.04

Weblogs à portée de tous

Créer rapidement et gratuitement son site d'informations personnelles, c'est ce que propose désormais Google avec Blogger, un service racheté en 2003 à Pyra Labs.

Ouvrir son carnet en ligne (weblog ou blog) en quelques minutes ? C'est possible avec Google qui a lancé, le 10 mai 2004, son service intitulé Blogger.com. Pour le moment en anglais mais ouvert à tous les internautes, ce service propose de créer gratuitement un weblog et de l'exploiter immédiatement, l'édition du premier article pouvant même s'effectuer dans la foulée de la création du carnet virtuel. Rappelons que, depuis 1999, les weblogs permettent à tout un chacun de créer et gérer un site d'informations personnelles sans outil extérieur, ni besoin de connaître les technologies du Net, y compris le HTML, le langage de formatage des pages Web. Google s'est intéressé au phénomène en 2003 en rachetant Blogger à la société Pyra Labs. Il propose aujourd'hui ce service indépendamment du moteur de recherche.

Mise à jour par e-mail

Après avoir défini quelques paramètres (nom du blog, nom d'utilisateur, mot de passe, e-mail...), le système propose de choisir son interface de présentation parmi une douzaine de modèles qu'il est possible de personnaliser en modifiant directement le code source. L'outil de saisie des articles propose l'enrichissement des caractères (gras et italique), l'introduction de liens hypertextes, le formatage en retrait d'un paragraphe (via la balise HTML "Blockquote") et même un correcteur orthographique (en anglais pour le moment) ainsi que tout un ensemble de paramètres (formatage de la date et de l'heure, codage des caractères, etc.). Outre sa simplicité d'utilisation, le service de Google se distingue par la possibilité de mettre à jour son site par e-mail, à partir d'un ordinateur ou d'un terminal sans fil comme un téléphone ou un PDA.

Christophe Lagane : VNUnet du 12 mai 2004
Sentinelle : Informatique : Internet : Sociologie de l'internet
Article précédent du 10 avril : Les bloggeurs se déchaînent

Ouverture du Weblog Sentinelle

Bonjour à tous,

Dans quelques jours nous allons mettre en ligne un nouveau site, Sentinelle, qui a pour objet de présenter une revue de presse de veilles à la fois technologique, politique, économique et sociale.

Cependant, toutes les informations non pérennes ou d’intérêt immédiat n’ont pas leur place dans Sentinelle. C’est la raison pour laquelle ce site d’information (weblog*) accueillera plus aisément ce type d’articles datés et sourcés.

Bon vent à Sentinelle !

Squewel

*Qu'est-ce qu'un blog ?
La contraction de «weblog», carnet de bord sur le Net. Dans ces journaux de bord en ligne, auxquels vous pouvez contribuer et apporter votre point de vue.