Un pistolet contre les migraines
Scientifiques américains et inventeurs collaborent pour mettre au point un système révolutionnaire qui permettrait de stopper net les migraines très handicapantes.
La migraine est une douleur lancinante souvent rythmée par les battements du cœur qui, partant d’un point précis, s’étend à tout un côté du crâne, à la face et parfois même, à la tête entière. Elle se manifeste par des crises récurrentes. Parfois accompagnées de nausées, de vomissements, de vertiges et d’intolérance à la lumière ou au bruit, ces céphalées peuvent aussi être précédées d'une ''aura'', c’est-à-dire qu’une heure environ avant la crise le patient est atteint de troubles sensoriels ou comportementaux.
Mais attention, il ne faut pas confondre les simples maux de tête, qui disparaissent avec de l’aspirine ou du paracétamol, et la migraine, véritable affection qui touche 7 millions de français. On définit comme migraineux les personnes ayant souffert d’au moins cinq crises aiguës.
Adrian Upton, chef du département de neurologie de l'Université McMaster en Ontario, a constaté que les migraines démarrent toujours par une activité électrique inhabituelle dans le cerveau. Il estime donc que si on arrive, à stopper à temps, ces signaux, on pourrait du même coup empêcher la crise de se déclencher.
Afin de confirmer son hypothèse, Adrian Upton a travaillé avec Robert Fischell, un inventeur américain, sur la fabrication d’un appareil capable de stimuler par des ondes magnétiques le cerveau. Les tests préliminaires de ce premier appareil peu maniable en raison de ses 27 kg, ont montré son efficacité à stopper l’activité électrique inhabituelle à l’origine des crises de migraines. Afin de faciliter son utilisation par les patients, Adrian Upton et ses collègues ont conçu un stimulateur que l’on peut tenir à la main. Ce dernier est actuellement à l’essai.
Les premiers résultats étant plutôt encourageants, Adrian Upton espèrent que son « pistolet » sera bientôt commercialisé pour soulager les milliards de migraineux dans le monde.
Olivier Frégaville-Arcas : Sciences & Avenir du 6 août 2004
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home