8.7.04

Le calendrier dope la croissance

La croissance économique a trouvé un secours inattendu : le calendrier. En 2004, année bissextile, plusieurs jours fériés (1er mai et 25 décembre entre autres) tombent un week-end. Or, d'après les calculs de la Banque centrale européenne (BCE), un jour ouvrable supplémentaire entraîne une hausse du PIB annuel comprise entre 0,05% et 0,1%. "L'incidence sur le taux de croissance (...) sera particulièrement importante en 2004, dans la mesure où cette année comporte presque quatre jours ouvrables de plus qu'en 2003, ce qui représente l'écart le plus élevé sur ces dernières années", explique une étude de la BCE.

Conséquence pour la France : 0,2 à 0,3 point supplémentaire pour une croissance 2004 estimée à 2,3% par l'Insee et à 1,7% par le gouvernement. En Allemagne - où notamment la fête nationale, le 3 octobre, tombera cette année un dimanche -, le gain de croissance dû aux jours non chômés pourrait atteindre 0,5 point de PIB ! Dans l'ensemble de la zone euro, la croissance gagnera 0,25 point. "Le nombre de jours ouvrables en 2004 est supérieur de 2,8 jours à la moyenne enregistrée entre 1990 et 2004, alors qu'il lui était inférieur de 1,1 jour en 2003", explique la Banque. Son président, Jean-Claude Trichet, qui encourage les Européens à travailler davantage, a trouvé là un argument de plus.

L'étude ravira également les détracteurs des 35 heures, remises en cause en Allemagne, en France et en Autriche. Elle rassérénera Jean-Pierre Raffarin, dont la proposition de supprimer le lundi de Pentecôte avait été accueillie avec scepticisme. Le Parlement a finalement voté l'instauration, à partir de 2005, d'une journée de travail supplémentaire non payée, dite de "solidarité" avec les personnes âgées et handicapées, qui sera - par défaut - le lundi de Pentecôte.

Cécile Prudhomme : Le Monde du 8 juillet 2004