30.5.04

Les jeunes rêvent de l’entreprise

mais se résignent à l’Administration

Prudents face au climat économique morose, les jeunes marquent toujours leur préférence pour une carrière en entreprise mais sont, selon le dernier sondage Ipsos, de plus en plus ouverts à la fonction publique.

Les entrepreneurs peuvent être rassurés, les petites boîtes ont la cote chez les jeunes. Travailler dans une entreprise, et notamment une PME, reste l’objectif de la majorité des 15-25 ans. 72% d’entre eux affirment même que créer son entreprise est le signe d’une vie professionnelle réussie. L’environnement économique et social actuel n’est cependant pas sans refroidir leur enthousiasme. Le sondage Ipsos réalisé pour le compte de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) en prélude à sa journée nationale du 30 juin 2004, est révélateur de cette tendance. Les Français jouent plus que jamais la carte de la prudence et recherchent la sécurité. Sur les 606 jeunes interrogés, âgés de 15 à 25 ans, 62% affirment qu’ils préféreraient travailler en entreprise contre 69% l’année dernière. Et si 31% choisissent toujours de faire carrière dans une PME, ils étaient 36% à faire ce choix en 2003. Un recul qui se fait souvent au profit de l’Administration. 34% des interrogés avouent aujourd’hui qu’ils effectueraient volontiers leur carrière dans la fonction publique. Ils n’étaient que 28% lors du précédant sondage.

Retour en grâce de certains secteurs

Lorsqu’on leur parle d’avenir, les jeunes se voient en majorité travailler dans une société de moins de 250 salariés. Si là encore les chiffres sont moins bons qu’en 2003, avec 33% contre 39%, la CGPME juge que cette tendance est plutôt de bon augure. La Confédération estime en effet que les PME seront les premières à recruter.
Pour l’heure, la jeunesse française fait avant tout preuve d’adaptation au marché. En cas de propositions concrètes, 78% – contre 77% en 2003 – seraient prêts à entrer dans la fonction publique. De même, les jeunes se montrent moins exigeants dans le choix de leur secteur d’activité. S’ils plébiscitent toujours les métiers de la communication (74%) et de l’informatique (67%), ils accepteraient plus facilement d’embrasser d’autres carrières jusqu’alors délaissées telles que l’aéronautique (51%, +8 points), la restauration (50%, +9 points) et même le bâtiment, un secteur qui gagne 7 points.

Le sondage montre enfin que les priorités professionnelles des jeunes évoluent. Aujourd’hui, leur principal critère de choix d’une entreprise est sa capacité à offrir de bonnes conditions de travail (63%), alors que la rémunération attractive n’intervient qu’en deuxième position (44%). L’argent ne suffit plus pour attirer les jeunes qui tiennent davantage à leur cadre de travail. Quant au patron idéal, c’est une personne ouverte (63%) et motivante (62%).

Qu’on se le dise…

Anne-Hélène Pommier : L'Entreprise du 30 mai 2004
Sentinelle : Junior : Notre génération