31.8.04

Le pedibus, c'est le pied

Pratique et sûr, le ramassage scolaire pédestre fait de plus en plus d'adeptes.

Huit heures. Vêtus de paletots jaune fluo, des écoliers se rassemblent devant un panneau. Un adulte en gilet orange avec bandes phosphorescentes les y attend. Il agite un fanion et le cortège se met en branle. En chemin, il «ramasse» d'autres enfants, qui attendent devant des panneaux plantés çà et là dans le quartier. Terminus à 8 h 30, dans la cour de l'école.

L'autobus pédestre - appelé aussi «pedibus» - est un mode de ramassage scolaire censé répondre aux contraintes de la vie moderne. Créé en 1991 par l'Australien David Engwicht, le walking bus est d'abord destiné à gagner du temps : chaque famille effectue de 8 à 16 trajets par semaine pour amener son enfant à l'école! En France, le pedibus commence à faire son chemin, car les parents hésitent de plus en plus à laisser leurs petits aller seuls à l'école. Plus de 50% des habitants des grandes agglomérations conduisent leurs enfants à l'école primaire en voiture - contre 10% il y a vingt ans.

En Ile-de-France, une quarantaine de villes pilotes se sont regroupées afin de mener l'expérience. A Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), sept «lignes» menant à deux écoles sont empruntées depuis 2002 par une cinquantaine d'enfants, conduits par une quinzaine de parents volontaires, qui se relaient. Avec l'appui des riverains, qui, parfois, offrent les croissants !

L'autobus pédestre permettrait, selon ses partisans, de réduire de 20% le nombre d'enfants conduits en voiture. En moyenne, les élèves des classes élémentaires habitent dans un rayon de 500 à 1.000 mètres de leur école. Des vélobus - groupes de bicyclettes - ont aussi fait leur apparition, comme à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).


Claire Lefebvre : L'Express du 30 août 2004