31.7.04

Virus informatiques

Netsky, Sasser et leurs variantes ont causé la grande majorité des alertes virales du premier semestre 2004, observe la société Sophos, qui rappelle que les deux vers d'origine ont pour auteur un étudiant de 18 ans, arrêté en Allemagne en mai dernier.

Sven Jaschan, l’auteur des vers Sasser et Netsky, arrêté en Allemagne en mai dernier à l'âge de 18 ans, est à l'origine d'environ 71% des attaques virales durant ces six derniers mois. Telle est la conclusion du dernier rapport semestriel de l'éditeur britannique de solutions antivirales Sophos.

«Nous avons comptabilisé, de janvier à juin 2004, tous les appels à l'aide passés auprès de nos neuf centres d'appels ainsi que les rapports d'alerte transmis automatiquement par les logiciels de nos clients dans le monde entier», explique à ZDNet Michel Lanaspeze, directeur de la communication de Sophos France.Résultat : Sasser représente 26,1% des alertes transmises à la société de sécurité, et les trois plus importantes variantes de Netsky (P, B et D) en totalisent 39,2%, détaille
le rapport. Ils sont suivis de loin par Mydoom-A, responsable de 4,4% des alertes.

«Il est ahurissant qu'un seul jeune homme ait pu avoir un tel impact sur la sécurité informatique», note dans l'étude Graham Cluley, consultant en chef de Sophos. «Si un des amis de Jaschan n'avait pas contacté Microsoft, la situation aurait pu être encore pire», n'hésite pas à déclarer le responsable.

Jusqu'à cinq ans de prison

Sven Jaschan avait été arrêté suite à la dénonciation de ses camarades d'école, appâtés par la prime que Microsoft a promis de verser en échange de toute information susceptible d'aider à retrouver le ou les auteurs de virus informatiques ; une prime pouvant atteindre 250.000 dollars (la compagnie a pour l'instant mis de côté 5 millions de dollars dans une "cagnotte" spéciale). La prime, avait précisé le géant des logiciels, sera versée si l’auteur concerné est condamné.

Actuellement, Sven Jaschan est en liberté conditionnelle et aucune date de procès n'a été communiquée, indique-t-on chez Sophos. Il risque jusqu’à cinq ans de prison. L'enquête, toujours en cours, porte sur ses éventuels complices. En effet, après l'arrestation du jeune homme, d'autres développeurs ont pris sa suite. Au total, 26 variantes de Netsky et 6 de Sasser circulent.

Sasser comme Netsky sont des virus-vers qui ne causent aucun dégât sur les machines infectées, mais ouvrent des portes dérobées ou installent des chevaux de Troie. Les PC infectés peuvent alors servir de tremplin pour lancer des attaques par déni de service distribué ("distributed denial of service" ou DDOS) ou envoyer des spams. Sasser se propage grâce à une faille de sécurité de Windows tandis que Netsky, un mass-mailer plus classique, se transmet par courrier électronique.


Munir Kotadia : ZDNet du 30 juillet 2004

Samedi 31 juillet



Sentinelle Hebdo 151
Articles virtuellement* intégrés, au cours de la semaine, dans Sentinelle 3. *Virtuellement car pour le moment, ni l'architecture du site n'est finalisée, ni la masse critique d'affiliés n'est atteinte.
Administrateur de Sentinelle 3

Le dangereux pouvoir des oligarques
Apparus sous l’ère d’Eltsine, ces nouveaux magnats contrôlent un tiers de l’industrie. Une menace pour l’Etat, selon Poutine.

Chômage en hausse malgré la reprise
Depuis son arrivée à Matignon, en juin 2002, le nombre de chômeurs a progressé de 192.000. Malgré la reprise économique, l'emploi salarié recule pour la première fois depuis dix ans. Le premier ministre prépare de nouveaux assouplissements des 35 heures et un plan de "relocalisation" des emplois.

Sur Internet, les DVD se vendent plus que les yaourts
Les supermarchés en ligne ont fait un flop. Librairies et disquaires, eux, s'en sortent très bien.

Les finances de Microsoft toujours au beau fixe
Les ennuis judiciaires de la société n'entament pas sa bonne santé financière. L'éditeur vient de publier ses résultats annuels, en progression constante.

Vague de recrutements dans les sociétés de services en informatique
Les licenciés de SSII se constituent en collectifsLes offres d'emplois ont augmenté de près de 50% au premier semestre. Les clients ont repris leurs investissements.

Les directions informatiques en quête d'experts
Instable, le baromètre du recrutement informatique balance entre reprise générale et besoins ponctuels. Si le bon niveau de l'activité informatique de la banque-assurance, de l'Administration ou de l'industrie génère des emplois, l'euphorie n'est pas de mise. Pour retrouver le chemin de l'embauche, un seul mot d'ordre : soyez experts !

Une prime aux ingénieurs maîtrisant la finance
Une prime aux ingénieurs maîtrisant la financeLe double profil finance/informatique est courtisé. Les ingénieurs exploitants doivent appréhender une complexité technique croissante.

Toutes les compétences sont les bienvenues
Toutes les compétences sont les bienvenuesLes grands ministères et les collectivités locales recrutent. A côté des experts, une large place est aussi réservée aux développeurs de profils plus modestes.

Une pénurie de compétences SAP
Une pénurie de compétences SAPLes PGI poursuivent leur avancée dans les entreprises industrielles. Mais à contre-courant du mouvement général, celles-ci créent ou étendent leurs centres d'expertise internes.

Les écrans 3D tombent les lunettes
Les écrans 3D tombent les lunettesDe nouvelles dalles LCD sont capables de basculer à la volée de 2D en 3D. Polyvalentes, elles peuvent désormais être intégrées dans les portables.

Les réseaux maillés libèrent le Wi-Fi
La topologie maillée réduit le câblage à néant, tout en fournissant de manière inhérente une forte tolérance aux pannes et une grande évolutivité.

Plus de 42 millions de Français possèdent un téléphone mobile
Le taux de pénétration de la téléphonie mobile en France atteint pour la première fois le seuil des 70% de la population totale, selon les chiffres du deuxième trimestre publiés hier par l'Autorité de régulation des télécommunications (ART).

Un étudiant de 18 ans serait à l'origine de 70% des récentes infections virales sur le net
Netsky, Sasser et leurs variantes ont causé la grande majorité des alertes virales du premier semestre 2004, observe la société Sophos, qui rappelle que les deux vers d'origine ont pour auteur un étudiant de 18 ans, arrêté en Allemagne en mai dernier.

Sucreries dans les écoles : c'est fini
Sénateurs et députés ont décidé d'interdire les distributeurs automatiques de sodas et de confiseries dans les établissements scolaires. Ils renforcent ainsi le volet anti-obésité du projet de loi de santé publique.

Accord signé contre le piratage et pour la musique en ligne
Les pouvoirs publics, les ayants droit et les fournisseurs d'accès à Internet ont signé un accord pour promouvoir la musique en ligne, réprimer les actes de piraterie et sensibiliser les internautes au téléchargement légal.

Les étiquettes RFID, nouvelle cible pour les hackers ?
RFID : l'étiquette intelligente qui va révolutionner la distributionLukas Grunwald, un consultant allemand, aurait mis en place un programme capable de lire et de modifier les données des étiquettes RFID.

OGM : le rapport de l'Afssa qui brise les tabous
Un rapport de l'Afssa, rédigé par une vingtaine d'experts français souligne – avec quelques précautions – que certains OGM pourraient au contraire être bénéfiques pour la santé, en réduisant l'utilisation de pesticides et en permettant la production d'aliments ayant des qualités nutritionnelles améliorées.

Les fumeurs de shit tranquilles pour leurs scooters
Sur les drogues, le Premier ministre se pique... de ne rien faire. Le gouvernement a abandonné son projet de révision de la loi de 1970 sur les stupéfiants !

Les ventes de cigarettes s'affaissent
Ce n'est pas une baisse, plutôt un effondrement. Et une bonne nouvelle de santé publique. Suite à l'augmentation des prix du tabac d'environ 30%, les ventes ont chuté de plus de 20% au cours du premier semestre 2004 comparé aux six premiers mois de 2003.

Plus de glaciers dans les Alpes d’ici 2080 !
Les glaciers alpins ne pourraient devenir être qu’un vague souvenir, d’ici à 2080, en raison du réchauffement climatique. C’est en tout cas les conclusions d’une étude autrichienne.

Les humanitaires en crise identitaire
Humanitaire. Après le meurtre de cinq de ses collaborateurs en juin, Médecins sans frontières se retire d'Afghanistan pour ne pas être pris pour cible.

Sauvegarder cette lueur d'espoir
L'action humanitaire se voit contrainte de se fixer des limites. L'Onu en a fait souvent le relais de son internationalisme, la bonne conscience de l'intervention universelle, et même le fondement de l'ingérence. Mais la générosité n'a pas transformé le monde, et les ONG ne peuvent se substituer aux États.

Conduite : tu t'es vu quand t'as pas dormi ?
Au volant, les moins de 25 ans s'y croient. C'est ce que montre une étude comparative entre deux groupes d'âge (18-25 et 52-63 ans) qui vient d'être rendue publique. Les jeunes conducteurs ont tendance à surestimer leur capacité à conduire lorsqu'ils sont fatigués ou ont besoin de dormir.


30.7.04

Du plaisir du cannibalisme

Cher Docteur, Je suis une mante religieuse et j'ai constaté que je prenais davantage de plaisir quand je commençais par croquer la tête de mes amants. En effet, quand je les décapite, ils entrent dans des spasmes prodigieux. Est-ce que vous-même ressentez la même chose ?
 
Certaines de mes meilleures amies sont également des croqueuses d'hommes... Mais pour ma part, autant vous le dire, le cannibalisme n'est pas mon truc. Je n'en conçois pas moins pourquoi cette façon d'agir vous convient. Les mâles de votre espèce sont en effet de piètres amants. Cependant, tout comme on peut voir un poulet écimé se précipiter en tous sens, une mante mâle décapitée entre dans un véritable état de frénésie sexuelle. Est-il si difficile de faire l'amour sauvagement sans perdre la tête ?

Le mâle de la mante religieuse est en danger au moment où il s'approche de la femelle et lorsqu'il la quitte. En revanche, vous ne pouvez pas l'attaquer lorsqu'il se trouve sur votre dos position qu'il adopte lorsque vous l'avez laissé intact.
A peine aura-t-il aperçu une femelle qu'il en sera tout troublé. Et il fera comme tant de générations précédentes, dès que vous détournerez le regard, il se glissera vers vous. Lorsque vous vous tournerez à nouveau vers lui, il se tiendra immobile comme une statue, espérant se faire passer pour une simple feuille, et cela des heures durant si nécessaire. Dans quel but ? S'approcher suffisamment pour pouvoir bondir sur votre dos, après quoi il sera en mesure de vous posséder sans inconvénient. Mais au premier faux mouvement, vous l'enverrez ad patres, sa tête sous le bras.

Chez plus de quatre-vingts autres espèces, on a pu voir les femelles dévorer leurs amants avant, pendant ou après l'acte sexuel. Les araignées comptent parmi les principales coupables, mais on peut y ajouter plusieurs autres sortes de mantes, certains scorpions et quelques moucherons. Les femelles de ceux-ci (petites mouches à l'appétit redoutable) achèvent leurs amants de façon particulièrement affreuse : elles les capturent comme n'importe quelle proie habituelle et leur plongent leur trompe dans la tête tout en coïtant. Leur salive transforme leur cervelle en véritable soupe, qu'elles absorbent entièrement, avant de jeter le squelette céphalique vide aussi négligemment qu'un enfant se défait d'un jouet devenu ennuyeux.

Quant à monsieur Mante, il joue vraiment de malheur. Tant qu'il a toute sa tête, son cerveau adresse des messages à son appareil génital, pour lui recommander la sagesse. Cela bloque sa libido, tant qu'il ne se trouve pas en position de coït. Mais une fois sa tête avalée par la femelle, ces messages d'inhibition cessent d'être émis et le mâle redevient affamé de sexe. Du coup, il est en mesure de copuler alors même qu'il ne reste plus grand-chose de lui. Cela démontre clairement qu'il s'est spectaculairement adapté au cannibalisme femelle.

 
Dr Tatiana  : Le Figaro du 29 juillet 2004

JO - Ces chers disparus...

Croquet, lacrosse, roque, tir à la corde... derrière cet inventaire à la Prévert se dissimule un florilège des sports qui ont figuré au programme des jeux Olympiques avant d'en disparaître et de sombrer dans l'oubli pour certains d'entre eux.

Ces chers disparus sont au nombre de onze. Certains sont encore pratiqués couramment hors jeux Olympiques. Ce sont le golf, présent aux Jeux en 1908, le rugby (1900, 1908, 1920, 1924), le cricket (1900) et le motonautisme (1908).

 
D'autres sont plus élitistes, tel le polo (1900, 1908, 1920, 1924, 1936), ou plus rustiques, comme le tir à la corde (de 1900 à 1920), qui relève désormais plus du folklore que du sport.
 
Certains enfin s'exercent dans la plus grande confidentialité : croquet (1900), lacrosse (1904, 1908), raquettes (1908), jeu de paume (1908).

Un tantinet suranné, le croquet consiste à faire passer des boules en bois dans des arceaux disposés sur un parcours, au moyen d'un maillet. Son cousin le roque n'a pas laissé non plus de souvenirs impérissables. Au lacrosse, sport rugueux venu du Canada, il s'agit de marquer des buts au moyen d'un bâton terminé par un filet.

Entre tennis et pelote basque, les raquettes n'ont figuré qu'aux Jeux de Londres en 1908. Quant au jeu de paume, ancêtre du tennis, il était jadis le sport des rois de France.

Des sports qui figurent toujours au programme des Jeux ont perdu quelques disciplines insolites au fil des années. L'athlétisme a semé en chemin les sauts sans élan (longueur, hauteur et triple), les lancers à deux mains (poids, disque, javelot !). Le canoë-kayak a abandonné le K1 et le K2 pliant. Plus de tandem en cyclisme, ni de saut en longueur ou en hauteur en équitation.

Quatre fois présent aux Jeux, le grimper de corde a disparu définitivement après 1932. En natation, les nostalgiques regretteront le 100 m libre pour marins, le 200 m avec obstacles, la nage sous l'eau et le plongeon en longueur.
Record pour le tir : 37 épreuves ont fait des apparitions plus ou moins éphémères, du revolver et du fusil militaires au tir aux pigeons vivants. Pacifistes et amis des animaux ne pourront que se réjouir de cette évolution.

 
Insolite : L'Internaute du 28 juillet 2004

A bord d'un sous-marin nucléaire

Troisième d'une série de quatre, le sous-marin nucléaire Vigilant termine ses essais avant l'admission au service à la mer. Il rentre d'une campagne de tests dans les profondeurs de l'Atlantique Nord. Notre collaborateur Jean-Pierre Buisson y a passé cinq jours à bord, dans un monde de silence.

Un cétacé d'acier
Amarré à la digue du Homet à Cherbourg où il a été construit, le Vigilant profile sa longue coque noire. Les amateurs le trouvent superbe. Les esthètes le voient comme une sculpture d'art moderne aux lignes pures. Question de goût. Toutefois, l'énorme masse de 14.000 tonnes ne peut laisser indifférent. Sa puissance impressionne. Tiré par trois remorqueurs, déhalé par des pousseurs, le sous-marin à propulsion nucléaire embouque la grande rade. Cap sur l'Atlantique. En Manche, le mastodonte navigue en surface sous protection d'un escorteur. Ce cétacé d'acier n'aime pas les petits fonds. Il roule comme un tonneau à la moindre houle. Son univers, ce sont les abysses marins. Là où la lumière ne pénètre plus, où la mer n'a plus d'horizon.

«Descendre à 70 mètres, assiette 8°»
Dans le PCNO, (Poste de contrôle navigation et opérations) véritable centre névralgique du bâtiment militaire, l'ordre du commandant Éric Schérer est répété en écho par l'homme de barre. On l'appelle pilote, tant son poste ressemble à celui d'un avion gros porteur. Ici, la lumière est tamisée pour que l'oeil ne fatigue pas à lire les centaines d'indications relayées sur les multiples pupitres. Le plancher s'incline en douceur. « Je perds la vue », annonce l'officier de quart au périscope. Sur l'écran de contrôle, l'image se couvre de bulles, le ciel disparaît. «70 mètres, cap au deux, six, zéro, vitesse 8 noeuds», informe le pilote. «Bien. Vitesse douze noeuds, la barre dix à gauche.» Le Vigilant s'ébroue, il est ici chez lui. «À cette profondeur, nous sommes certains de ne plus heurter un navire de surface», précise le capitaine de vaisseau Schérer. Au-dessus de nos têtes, des milliers de tonnes d'eau salée. Sous nos pieds, entre trois et quatre mille mètres de profondeur. Émotifs s'abstenir. À cet instant, on relativise ses exploits de plagiste palmé.

Dans le bateau, le silence s'installe
Tout entendre, tout savoir sans jamais être repéré, c'est la devise des 110 hommes d'équipage. «Le silence, c'est notre sécurité», explique le commandant en second Olivier Debray. Sous l'eau, le boulot du Vigilant, c'est la dissuasion. Équipée de missiles nucléaires d'une puissance effrayante, apte à tout détruire à 5.000 kilomètres en vingt petites minutes, la flotte de SNLE-NG (sous-marins nucléaires lanceurs d'engins-nouvelle génération) constitue l'arme absolue de la France. Sur ces bateaux, tout est conçu pour qu'aucun bruit ne trahisse leur présence. La coque épaisse, celle qui est capable de résister à des pressions à broyer menu un navire classique, n'est pas en contact avec l'habitacle. Tout ce qui est embarqué, des chambres au réacteur nucléaire, est suspendu. Le moindre tuyau est serti de caoutchouc.

Une cavalcade de crevettes
Le résultat est stupéfiant. Pour vérifier le fonctionnement de certaines pompes, il faut les toucher de la main pour percevoir une faible vibration. À l'oreille, elles sont muettes. Ce n'est pas le cas à l'extérieur. Dans les écouteurs des veilleurs sonar, les réputées 'oreilles d'or', l'océan se révèle bavard. Ce bruit de charge de cavalerie que l'on capte soudain révèle la présence d'un régiment de crevettes aussi dense qu'un vol de sauterelles. Des cachalots, des dauphins, l'univers du Vigilant est peuplé de sons fabuleux et enchanteurs. Mais d'images, aucune. Aucune liaison vers la terre non plus. Ici, le jour et la nuit se confondent et le temps prend son temps.

Claustrophobes s'abstenir
«Pendant une patrouille (pas moins de soixante-dix jours), notre horizon se limite à la longueur des coursives», raconte un quartier maître. 138 mètres de long, 12,50 mètres de diamètre, la vie à bord du SNLE-NG n'est pas celle d'un paquebot de luxe. Ce n'est pas non plus celle des forçats de l'océan. Les chambres sont petites sans être exiguës, la cafétéria a la dimension d'une cantine scolaire rurale et le carré des officiers est coquet et confortable. À condition de ne pas souffrir de claustrophobie et d'avoir un mental d'acier, on y survit. «Mais, on y prend du poids», confie Olivier Debray. À chaque retour, le capitaine de vaisseau se met au régime pour se délester des cinq kilos gagnés en mer. Dans cet univers clos, dans ce monde d'isolement et d'abstinences, le cuistot joue un rôle presque plus important que celui du toubib.

«Immersion à P, assiette 3°»
Cette fois, c'est le grand plongeon. L'affichage digital défile à l'envers. Plus les chiffres grossissent, plus on s'éloigne de la surface. Sur le cadran, l'aiguille confirme. « 120 m, 180 m, 300 m, 350 m, 400 m. » Le néophyte se contenterait volontiers de ce record. Mais l'aiguille continue imperturbablement son tour de cadran jusqu'à atteindre P, point d'immersion maximum classé 'secret défense'. À cette profondeur la pression sur la coque est colossale. Pourtant à l'intérieur, on ne perçoit rien. Cependant, quand le navire retrouve la surface, que les dauphins jouent à nouveau avec l'étrave, on respire mieux. «Mais, on n'est plus tout à fait le même, explique Christophe Fournier, officier marinier. On apprécie différemment le monde.» À son premier retour de patrouille, le premier maître François Huyghues-Beaufonds, Martiniquais de naissance, s'est même surpris «à adorer le crachin brestois». C'est dire si les sous-mariniers ont perdu leurs repères quand ils rentrent au port.

Jean-Pierre Buisson : Ouest France du 29 juillet 2004

Vendredi 30 juillet

29.7.04

43,05 dollars

43,05 dollars, le nouveau record historique du baril de pétrole aux Etats-Unis
 
Les cours du pétrole ont atteint un nouveau record historique, hier sur le marché américain, à 43,05 dollars le baril (35,68 euros). Il s'agit du niveau le plus élevé depuis vingt et un ans que sont organisées, sur le New York Mercantile Exchange, des transactions à terme sur le brut.
 
Dans son sillage, le Brent a également bondi de plus d'un dollar à Londres pour atteindre 39,60 dollars, son plus haut niveau depuis près de quatorze ans.
 
Les investisseurs, inquiets des déboires de Ioukos, redoutent des perturbations dans l'approvisionnement. Le n° 1 du pétrole en Russie, qui pompe environ un cinquième du brut national, a en effet annoncé hier que sa production (1,7 million de barils par jour) et ses exportations pourraient être arrêtées face aux exigences de la justice russe. La compagnie risque de faire faillite, alors que ses actifs sont gelés et que sa dette au fisc russe, pour la seule année 2000, s'élève à 3,4 milliards de dollars.
 
Cette flambée des cours du brut n'a pas été enrayée par l'annonce, hier, par le bureau de statistiques du département américain de l'Energie, d'une hausse des stocks de brut aux Etats-Unis, lesquels ont progressé de 1,2 million de barils la semaine dernière pour atteindre 300 millions de barils.

David Revault : Libération du 29 juillet 2004

Un bébé tigre allaité...

Un bébé tigre, né en captivité dans un cirque et rejeté par sa mère, a été adopté par une chienne qui l'allaite comme ses propres chiots, selon le dompteur.

Yann, la chienne de la troupe, une braque de quatre ans qui s'apprêtait à mettre bas quelques jours plus tard a accepté de s'occuper et d'allaiter Cora, tigresse du Bengale de près de deux mois.

A chacune des injonctions de Freddy Muller, dompteur de fauves au sein du cirque familial Muller, actuellement stationné à Villeneuve-D'Ascq (Nord), la chienne se couche, se préparant à recevoir les tétées goulues de Cora.
"Elle est plus attentionnée avec le bébé tigre qu'avec ses propres chiots", relève-t-il.

Des compléments alimentaires sont donnés à la chienne pour qu'elle puisse produire suffisamment de lait pour le bébé tigre et ses deux chiots.
A l'âge adulte, lorsqu'elle se produira sur la piste, la tigresse, qui fera près de 200 kilos, pèsera dix fois plus lourd que ses frères adoptifs.

 
Insolite : L'Internaute du 29 juillet 2004 - Photo Philippe Huguen/AFP


Facture salée pour les JO

À dix-neuf jours de l'ouverture des Jeux olympiques d'Athènes, les Grecs ne sont pas sûrs d'avoir fait une bonne affaire. La facture des JO a fait grimper les prix dans le pays, ce qui fait fuir les touristes et ampute le pouvoir d'achat des Grecs.

Les Jeux olympiques n'ont pas encore commencé, mais les Grecs sont sûrs d'une chose : ils n'ont pas fini de les payer. Selon le vice-ministre de l'Économie, Petros Doukas, ils mettront « au moins 20 ans à rembourser la facture et 10 à l'amortir ». Pas étonnant, ces Jeux seront les plus coûteux de l'histoire olympique : presque 6 milliards d'euros, soit 1,5 milliard de plus que le budget initial. La Commission européenne a même placé Athènes sous surveillance budgétaire. Mais le ministre de l'Économie, Georges Alogoskoufis, a tenu à signaler « les conditions exceptionnelles dues à l'organisation des Jeux olympiques ».

Une remarque justifiée : la Grèce est l'un des plus petits pays à organiser des Olympiades, un événement qui rassemblera cette année un record de 202 délégations. De plus, ces Jeux d'été seront les premiers de l'après-11 septembre, d'où un surcoût pour la sécurité non prévu à l'origine. Ce poste représente à lui seul 1,5 milliard d'euros, quatre fois plus qu'à Sydney, il y a quatre ans.

Les prix s'envolent

Par ailleurs, si 70% des installations sportives étaient déjà prêtes, selon le dossier présenté en 1997, les infrastructures de transports (tramway, métro, échangeurs) étaient presque toutes à construire. Après quatre premières années d'atermoiements, la Grèce a dû mettre les bouchées doubles pour combler son retard. Les délais d'achèvement ont été rallongés et les sous-traitants en ont profité pour faire grimper leurs tarifs. Un seul exemple : le toit du stade olympique a coûté 36 millions d'euros de plus que prévu, portant la facture totale de l'ouvrage à 250 millions. Les préparatifs s'achèvent désormais au sprint et les inaugurations de sites se succèdent pour faire taire les critiques.

Contrecoup de ce marathon des préparatifs : le coût de la vie s'envole, à tel point que la Grèce a perdu son label de destination pas chère. Le pays n'arrive pas à exploiter l'opportunité olympique et est loin de faire le plein de touristes. Principale explication : les professionnels du tourisme, qui ont cru à la poule aux oeufs d'or, ont augmenté abusivement leurs tarifs. Les hôtels ont ainsi multiplié leur prix par sept pour amortir des rénovations coûteuses. Du coup, 5.000 chambres sont encore libres à trois semaines des Jeux. Tous les prix suivent la même croissance irraisonnable : billets d'avion, restauration, essence, transports. Quant à l'Acropole, le site touristique phare de la capitale grecque, certains tour-opérateurs l'ont même retiré de leur offre, à l'instar de Multi Travel : « A 10 € l'entrée, c'est beaucoup trop cher ! »

Si la Grèce a fait un bond dans les listes des pays les plus chers au monde, passant de la 71e à la 50e place, les revenus des ménages n'ont pas suivi.

Une situation qui inquiète la Banque de Grèce : avec des salaires qui augmentent moins vite que les prix, le pouvoir d'achat des Grecs est sérieusement amputé. « Il y a quelques années, on trouvait toujours quelqu'un à qui emprunter pour finir le mois, souligne Marie, une institutrice. Maintenant, plus personne ne peut vous dépanner. On est tous fauchés dès le 15 du mois. »

Conséquence directe, les Grecs ont de plus en plus recours à l'endettement. Ainsi, en mai dernier, les emprunts privés ont augmenté de 61,9% alors que les prêts à la consommation ont grimpé de 29,7%. Selon la Banque de Grèce, les ménages doivent au total 108,8 milliards d'euros, 17,7% de plus que l'année dernière. La prospérité actuelle du pays, dopée par l'effet JO, est donc globalement artificielle et risque d'être sans lendemain. Mais les Grecs auront au moins de bons souvenirs pour endurer la récession qui se profile pour septembre.

Angélique Kourounis : Ouest France du 29 juillet 2004

Jeudi 29 juillet

28.7.04

SpeedFan

SpeedFan est un programme qui surveille la vitesse des ventilateurs, les températures et les tensions d'alimentation de votre ordinateur, si les fonctions de monitoring sont présentes.

L'application est en mesure d'accéder aux informations S.M.A.R.T. des disques durs pour afficher leurs températures. Le logiciel indiquera également la température de la mémoire et du processeur de votre carte graphique (nVidia seulement). Il est même possible de modifier le FSB sur certaines cartes mères. SpeedFan est un logiciel de surveillance de matériel mais sa fonction principale consiste à contrôler la vitesse des ventilateurs en fonction des températures relevées par les sondes de votre matériel, réduisant ainsi le bruit et la consommation d'électricité de l'ensemble du système.

 
Graticiel de Alfredo Milani-Comparetti
 
01net du 28 juillet 2004

Free étend son offre à 2 Mbit/s

Le fournisseur d'accès profite des récentes baisses de tarifs de gros proposées par France Télécom pour augmenter les débits des abonnés en zones non dégroupées.
 
Nouvelle évolution de l'offre haut débit de Free : la filiale d'Iliad annonce le 2.048 Kbit/s (en débit entrant, 128 Kbit/s en débit sortant) pour les zones non dégroupées, qui devaient jusqu'alors se contenter de 1.024 Kbit/s. Rappelons que les abonnés des zones dégroupées disposant de la Freebox, le modem maison de Free, bénéficient déjà de 5 Mbit/s (2 Mbit/s lorsque les services de télévision sont actifs), d'un accès à une plate-forme audiovisuelle composée d'une centaine de chaînes de télévision (dont bon nombre payantes) et de la téléphonie gratuite en national, le tout pour moins de 30 euros par mois. Un tarif unique quelle que soit la zone dans laquelle se trouve l'abonné.

Une offre rentable sur tout le territoire

Cette nouvelle offre est la conséquence de la récente baisse des tarifs de gros de France Télécom validée par l'Autorité de régulation des télécoms
. Depuis la réduction de 22% sur l'offre 2.048 Mbit/s Accès IP/ADSL (destinée aux fournisseurs d'accès), les tarifs s'étendent de 13 à 19,5 euros HT (contre 25 euros précédemment) selon la taille du répartiteur de France Télécom (supérieur ou inférieur à 20.000 lignes téléphoniques).
 
Un tarif qui permet donc à Free de rentabiliser son offre 2.048 Kbit/s sur l'ensemble du territoire. Les abonnés actuels des zones non dégroupées bénéficieront de ce nouveau débit à partir du 15 septembre tandis que les nouveaux entrants en profiteront "dès l’entrée en application de la décision d’homologation des pouvoirs publics", précise Free.

Free s'accorde donc d'une baisse tarifaire qui, en tant qu'opérateur et dégroupeur, ne l'arrangeait pas a priori. En effet, les offres de revente à 2.048 Kbit/s à moins de 20 euros HT dont disposent les FAI qui s'appuient sur l'option 5 (l'offre de revente de France Télécom pour l'accès Internet dans le jargon de l'ART) deviennent aussi intéressants, si ce n'est plus, que les offres issues du dégroupage. Mais si "Free ne peut que se réjouir de l'approbation courageuse par les pouvoirs publics de cette évolution des tarifs de gros de France Télécom", précise le FAI dans un communiqué, il aurait préféré que "ces discussions interviennent dans un cadre plus structuré apportant la visibilité souhaitée par l’ensemble des acteurs du marché." Autrement dit, que les tarifs de France Télécom soit approuvés par l'ART et par l'ensemble des concurrents de l'opérateur historique.

 
Christophe Lagane  : VNUnet du 28 juillet 2004

Les plates-formes légales

Alors que les premières condamnations contre le piratage apparaissent en France, le marché hexagonal de la musique en ligne est en pleine transformation. Les plateformes compétitives de téléchargement légal débarquent en Europe.



Fiche complète de chacune des plates-formes légales de musique

 
Benchmark Group - Le Journal du Net du 26 juillet 2004

Mercredi 28 juillet

27.7.04

Free condamné

Le TGI de Paris juge illégale l'offre payante de passage à la Freebox pour les abonnés de Free utilisant un modem Sagem. Le FAI a quinze jours pour faire appel.
 
Le Tribunal de Grande Instance de Paris a condamné vendredi 23 juillet Free à abandonner son offre visant à faire payer à ses abonnés l'échange de leur modem Sagem contre une Freebox. Depuis courant juin, Free imposait aux abonnés ADSL équipés d'un modem Sagem de débourser 59,90 euros pour pouvoir recevoir la Freebox et accéder ainsi à de nouveaux services (télévision, téléphonie, etc.).
 
Une opération que le FAI n'a pas réussi à "vendre" à ses abonnés. En effet, deux facteurs ont poussé ces derniers à s'insurger contre cet échange. D'une part, rien dans les conditions générales de vente ne précisait un quelconque échange payant. "Certains abonnés avaient même reçu des mails de Free affirmant que le passage à la Freebox serait gratuit", explique Carole Oudar chargée de communication de l'association de défense de consommateur Familles de France, à l'origine du référé déposé auprès du Tribunal de grande Instance de Paris. D'autre part, la grogne des clients de Free a été d'autant plus forte que le FAI n'avait jamais fait payer ses Freebox jusqu'à présent et que les abonnés se voyaient dans l'obligation d'acheter à Free un modem dont il n'auraient plus aucun usage. En effet, en contrepartie des 59,90 euros facturés pour l'échange, l'abonné devenait propiétaire d'un Sagem... dont l'utilité reste encore à démontrer puisque Free mettait à sa disposition une Freebox de dernière génération.

En l'état, "le tribunal a considéré cette pratique assimilable à de la vente subordonnée", résume Carole Oudar. La vente subordonnée est une pratique illégale qui consiste à imposer l'achat d'un produit ou d'un service concomitant, comme par exemple une extension de garantie obligatoire. La société a quinze jours pour faire appel du jugement. En outre, Free est condamné à verser 8.000 euros de dommages et intérêts à Familles de France et doit diffuser sur sa page d'accueil, dans un délai de deux semaines, un communiqué officiel rendant compte du jugement. Cette procédure est accompagnée d'une somme d'astreinte de 5.000 euros par jour de retard.

 
Surtout, le jugement est exécutoire, c'est-à-dire que Free ne peut désormais plus procéder à ces échanges payants. "Cela ne veut pourtant pas dire que Free ne fera pas payer ses abonnés Sagem, tempère Carole Oudart. Son département juridique trouvera peut être une autre raison pour justifier le paiement de ces 59,90 euros. Mais nous espérons qu'ils ne feront pas appel et qu'ils échangeront gratuitement les modems." Si cette décision devenait effectivement définitive, dans le cas où Free ne ferait pas appel ou s'il perdait son appel, les abonnés de Free ayant déjà payé 59,90 pour bénéficier d'un modem Freebox pourraient demander leur remboursement.
 
Pour Free, la décision n'est pas sans conséquences. Non seulement, c'est nuisible à son image de marque mais cela pourrait aussi rejaillir sur les résultats financiers de la société.

Les derniers chiffres communiqués par Free permettant de déduire le nombre d'abonnés utilisant un modem Sagem date du 31 décembre dernier. A cette époque, le FAI déclarait un nombre de 485.000 abonnés ADSL, dont 163.000 utilisateurs de Freebox, les 322.000 restants étant des abonnés Sagem ayant souscrit à une offre Free hors zone dégroupée. Ce nombre, multiplié par les 59,90 euros demandés par Free par abonné, pourrait représenter un manque à gagner potentiel, à plus ou moins long terme, supérieur à 19 millions d'euros. Et encore, ce total n'inclut pas les abonnés ADSL de Free ayant souscrit courant 2004 une offre comprenant un modem Sagem. A titre indicatif, le nombre total d'abonnés ADSL chez Free atteignait 635.000 au 31 mars dernier.
 
Les commentaires d'Alexandre Archambault, responsable des affaires réglementaires de Free 
 
Bon, déjà, avant de crier victoire, ça serait bien d'analyser l'ordonnance de référé et les conséquences que cela peut impliquer.
 
Le juge ne conteste nullement le fait que le renouvellement de terminal à l'initiative de l'abonné puisse faire l'objet de facturation de frais administratifs et logistiques. Ce point-là est donc acté.
 
Selon les plaignants, la communication de Free, et en particulier le communiqué de presse du 18 mars 2004, était mensongère. A cette question, le TGI a répondu que "le texte présenté offre d'abord un accès internet à haut débit à l'ensemble des abonnés quelque soit leur équipement et sans frais d'accès, puis précise que les abonnés dégroupés équipés de la Freebox bénéficient d'un service de téléphonie et de télévision ; Qu'il distingue clairement une offre tous abonnés et une offre abonnés Freebox ; que le lecteur normalement attentif, disposant d'un modem SAGEM, est immédiatement informé que les services associés au haut débit supposent un modem Freebox et que des conditions d'échange de modem lui seront proposées ; que la publicité n'est pas trompeuse". Ce point-là est donc lui aussi acté, la formulation était peut être maladroite et à l'avenir au même titre que quand c'est gratuit c'est écrit noir sur blanc lorsqu'il y aura des conditions cela sera évoqué sans équivoque, mais la qualification de publicité trompeuse invoquée à tour de bras est sans fondement.
 
Toutefois, selon le juge, le fait de se retrouver propriétaire du Sagem - comme c'était initialement présenté - s'assimile à une vente subordonnée, et donc prohibée. Dès lors, Free est invitée à "mettre en place une offre dirigée vers les abonnés équipés du modem SAGEM dont la légalité ne soit pas évidemment critiquable" dans les 15 jours à compter de la signification.Dans ces conditions, à la lumière de cette décision, qui ne conteste nullement le principe de faire supporter à l'abonné sollicitant un renouvellement tout ou partie des frais inhérents à ce renouvellement mais qui conteste le fait que cela implique de se retrouver propriétaire du Sagem, une offre de renouvellement sera proposée, a priori (sauf meilleur avis contraire de Xavier & co) basée sur l'offre actuelle à ceci près que l'abonné devra restituer le Sagem.
 
Frantz Grenier : Le Journal du Net du 27 juillet 2004

La tour de Londres

Conçu par l'architecte Norman Foster, le Gherkin (littéralement, le «gros concombre») se flatte d'être le premier gratte-ciel écologique du Royaume-Uni.

Première tour de bureaux à voir le jour depuis vingt-cinq ans au coeur de la City, le Gherkin est devenu en quelques mois la dernière merveille du paysage londonien. Haut de 180 mètres et de 41 étages, deuxième tour la plus haute de la City, il a d'abord fait jaser par sa forme, trop «érotique» pour certains, avant de s'attirer les louanges des Londoniens et des associations écologistes du pays.



Selon Rob, porte-parole du cabinet d'architectes, la forme aérodynamique de la tour joue un rôle primordial : «Il y a eu environ quatorze plans différents. Notre objectif consistait à tirer profit des variations de pression du vent pour générer un système de ventilation naturelle à l'intérieur du Gherkin. Sa forme unique, avec ses alvéoles et sa structure de façade en spirale, nous permet de maximiser l'utilisation des éléments de façon entièrement naturelle.» Quand la température est clémente, entre 12 et 25°C, et le vent modéré, on ouvre les fenêtres. Tout simplement. Du coup, plus besoin d'air conditionné.

Naturelle


D'où 50% d'économie d'énergie, comparé à une tour traditionnelle, et donc deux fois moins d'émission de carbone, selon la firme d'ingénierie Hilson Moran. «Le système de ventilation est réglé par des stations météo réparties dans la tour, mais également à l'extérieur. Celles-ci contrôlent l'ouverture et la fermeture des fenêtres. Quand la température descend au-dessous de 12°C ou dépasse les 25°C, nous opérons un mode mixte de ventilation naturelle et de chauffage ou refroidissement de l'air. Au niveau climatique, Londres est vraiment parfait car il n'y fait jamais trop froid ni trop chaud, entre -3° C et 30° C. Il n'y pleut d'ailleurs pas autant qu'on le croit, moins qu'à Paris !» ajoute Sinisa Stankovic, directrice de BDSP Partnership, responsable du design.

Ce système de ventilation n'est pas la seule prouesse écologique du bâtiment. La structure intérieure de chaque étage, en étoile à six branches, laisse mieux pénétrer la lumière naturelle dans les pièces et freine ainsi la consommation électrique. «Il n'existe plus de zones d'ombre où l'on doit travailler avec la lumière allumée, même en plein après-midi d'été. Cette nouveauté est aussi bonne pour les économies d'énergie que pour le moral des employés», commente Rob.

Panoramique

Construit pour la firme suisse de réassurance Swiss Re, le Gherkin s'enorgueillit aussi de ne pas avoir de parking privé, «hormis dix-huit places dont cinq pour handicapés, explique Sara Cox, de Swiss Re. Il s'agit d'encourager les employés à utiliser les transports en commun ou leur vélo. Nous avons prévu trois fois plus d'espaces pour ranger les vélos que n'importe quel bâtiment de bureaux. De même, la place où s'élève le Gherkin va être dédiée au public, avec des cafés et terrasses tout autour.» Mais, pour visiter le Gherkin et boire un verre dans son bar panoramique du 41e étage, le public devra attendre la Journée du patrimoine, qui se tient une fois par an.




Agnès Catherine Poirier : Libération du 24 juillet 2004

Mardi 27 juillet

26.7.04

Des transsexuels aux JO

Les conditions de participation des transsexuels aux Jeux olympiques viennent d'être clarifiées. Afin, notamment, de leur éviter d'être accusés de dopage. C'est l'aboutissement de siècles de controverses.

Jusqu'en 440 avant Jésus-Christ, les femmes qui, à l'exception des jeunes filles vierges, osaient pénétrer dans l'enceinte du stade olympique, étaient punies de mort. A
ussi Kallipateira, fille et sœur de plusieurs champions olympiques, et entraîneuse de son fils depuis la mort de son mari, s'était-elle travestie en homme pour assister à la compétition. Elle fut démasquée lorsque, voulant embrasser son enfant victorieux, son déguisement tomba, dévoilant au grand jour son corps de femme. Aussi fut-il décidé que dorénavant les sportifs et entraîneurs devraient concourir nus.

Des tests de contrôle de la féminité des sportives commencèrent réellement à partir du milieu des années 1960. On estimait à cette époque que 60% des records du monde féminins étaient alors détenus par des "intersexuées" (terme préférable à celui d'hermaphrodites), d'autant que les pays de l'est de l'Europe n'hésitaient pas à doper leurs sportives aux hormones mâles. Diverses techniques furent alors employées, de l'examen gynécologique à la recherche du gène "sry", censé déclencher le facteur de masculinité. A cela près qu'aucun de ces tests ne peut raisonnablement suffire à déterminer le sexe d'un quidam. Claude Louis Gallien, biologiste et responsable de la commission médicale du Comité national olympique, estime ainsi qu'"on aurait du mal aujourd'hui à donner une définition de ce qu'est un homme ou une femme".

Au début des années 1990, l'Association internationale des fédérations d'athlétisme (IAAF), de concert avec nombre d'académies de médecine, recommandait pour sa part d'abandonner ces "contrôles de féminité", ce qui ne fut fait qu'à partir des JO de Sydney, en 2000.

L'IAAF préconisait également que soient autorisés à concourir les athlètes ayant changé de sexe avant la puberté, ce qui est le cas de nombreux intersexués. Le Comité international olympique (CIO) vient enfin de trancher en ce sens, tout en précisant que si la réassignation sexuelle a eu lieu après la puberté, "une évaluation confidentielle au cas par cas sera effectuée".

Les athlètes transsexuels pourront ainsi être admis aux JO à la condition expresse que "des transformations anatomiques chirurgicales aient été effectuées", à commencer par la gonadectomie (ablation des testicules), qu'un changement d'état civil ait été enregistré par les autorités (ce qui exclut, d'emblée, les athlètes des pays ne reconnaissant pas la transsexualité) et qu'un traitement hormonal approprié au nouveau sexe ait été administré pendant au moins deux ans.

La prise d'hormones, et plus particulièrement de testostérone, ne pourra plus, dès lors, être considérée comme relevant du dopage. Rendue publique en mai, cette recommandation ne semble pas encore avoir été suivie d'effets, le CIO n'ayant enregistré, à ce jour, aucune demande de participation d'un athlète transsexuel.

Pour Armand Hotimsky, sexothérapeute et président du Centre d'aide, de recherche et d'information sur la transsexualité et l'identité de genre (Caritig), cela n'a rien d'étonnant : au vu de l'ostracisme dont "trans" et intersexués font encore aujourd'hui l'objet, "les athlètes n'ont pas non plus forcément envie de dire qu'ils sont transsexuels". L'intersexualité concernerait pourtant un enfant sur quatre mille.

 
Jean-Marc Manach : Le Monde du 23 juillet 2004

Wanadoo lance la Livebox

Le terminal multimédia de Wanadoo est proposé à ses abonnés haut débit depuis le 12 juillet. Le FAI a ainsi pris position sur le marché des offres multiservices (téléphone, ADSL et TV), mais ses tarifs semblent élevés.
 
Il aura fallu plus de six mois à France Télécom pour répondre à l'offre multiservice de Free et plus récemment de Neuf Telecom. Attendue depuis le mois de juin, la passerelle multimédia de Wanadoo est enfin disponible. Baptisée Livebox, elle permet l'accès haut débit pour l'ensemble des services de communication de la maison : Internet, TV sur ADSL, Visio (service permettant de dialoguer en direct sur PC, avec image et son) et deuxième ligne téléphonique sur IP. A cette fin, plus de 500.000 numéros de téléphone à préfixe 0871 ont déjà été réservés par Wanadoo auprès de l'Autorité de régulation des télécoms (ART).
 
Wanadoo est le troisième fournisseur d'accès à commercialiser une offre "triple play" (internet+tv+téléphone) pour les particuliers. A la différence de la Freebox ou de la Neufbox, les terminaux mis à disposition des abonnés par Free et Neuf Telecom, la Livebox de Wanadoo intègre par défaut les technologies de communication pour l'accès à l'Internet sans fil, soit le Wi-Fi sécurisé (norme 802.11g) et le protocole Bluetooth. Ce modem ADSL peut faire office de routeur et embarque en outre des ports USB. Le tout dans un boîtier aux couleurs de la filiale Internet de France Télécom. Proposée depuis le 12 juillet à un prix de vente de 99 euros, la Livebox sera disponible en location sans engagement pour 3 euros par mois dès septembre.
 
Au-delà de l'acquisition de la Livebox, les services qui vont de pair alourdiront sensiblement la facture pour les utilisateurs. Le calcul est simple : au forfait ADSL 512Kbits/s qui devrait passer à 24,90 euros le 20 août prochain, il faut ajouter 5 euros d'abonnement mensuel pour bénéficier de la téléphonie, puis de 13 centimes d'euros par appel (d'une durée de 2 heures maxi). Dès septembre, Wanadoo devrait également proposer une offre forfaitaire absolument illimitée sur les appels vers les téléphones fixes pour 10 euros par mois la première année, puis 20 euros par mois. Tous les autres appels (vers les mobiles, en dehors de l'Hexagone) seront facturés selon une grille tarifaire variable.

Enfin, l'accès aux services audiovisuels de TPS via la Livebox est optionnel, et sera facturé 16 euros par mois pour MaLigneTv, et 21 euros par mois pour TPSL.
 
Ainsi, au total, l'utilisation de la Livebox reviendra au minimum à 38 euros par mois hors coût des communications, sans la télé, et à plus de 70 euros avec.
 
L'Internaute du 26 juillet 2004

Lundi 26 juillet

25.7.04

Le pont géant de Rion-Antirion

A la veille des JO d'Athènes, la Grèce achève un autre grand chantier : un pont de 2883 m sur le détroit de Corinthe. Un record et un superbe ouvrage d'art dont L'Internaute vous révèle les secrets. 


Une position stratégique
Le pont, qui relie le Péloponèse à la Grèce continentale, est situé à l'intersection de deux axes autoroutiers importants. Grâce aux ports de Patras et d'Igoumenitsa (au nord-ouest), il facilitera les communications entre la Grèce et l'Italie. Autre vocation économique : renforcer le développement local. 
 

Des conditions difficiles
Le détroit de Corinthe est soumis à une importante activité sismique, de sorte que le principal souci des concepteurs fut d'assurer la stabilité du pont en cas de tremblement de terre. Autre impératif : l'édifice doit pouvoir résister à une collision avec un pétrolier de 180.000 tonnes et à des vents de plus de 250 km/h.
 

Les fondations
Vous êtes au niveau de la mer, à l'intérieur du fût de l'une des piles. Cette partie de l'édifice qui soutient le tablier du pont descend à 65 mètres de fond, jusqu'au sous-sol marin. Les pylônes eux s'élevent à 160 mètres au-dessus du niveau de l'eau. Les embases des piles sont les plus grosses jamais réalisées, avec 90 mètres de diamètre.


Une construction en plusieurs étapes
Les piles n'ont pas été construites au fond de l'eau, mais sur la côte, en cale sèche. Ladite cale sèche est mise à l'eau, les embases qui flottent sont remorquées vers leur lieu de destination. La construction se poursuit alors en flottaison, les piles n'étant immergées qu'une fois achevées.


Des moyens colossaux
La construction du pont aura nécessité 7 ans de travaux, 1.200 hommes, 250.000 m3 de béton et 100.000 tonnes d'acier. Le seul poids des haubans représente ainsi 4.500 tonnes. Le coût total du projet s’élève à environ 800 millions d’Euros. L'Europe et l'Etat grec ont chacun participé à hauteur de 45%.


Une technique innovante
Les ingénieurs se sont inspirés des plates-formes pétrolières pour la conception du pont. La technique du pont suspendu classique, d'abord envisagée, n'a finalement pas été retenue. Elle aurait nécessité un ancrage des câbles porteurs sur les rives, or le sol était trop fragile. 


Une oeuvre d'art
Le pont de Rion-Antirion, avec quatre pylônes, est le pont à haubans qui en compte le plus. 23 paires de haubans sont accrochés de part et d'autre de chaque pylône. Le pont est ainsi non seulement équilibré, mais aussi esthétique.


Plus rapide et plus sûr
Jusqu'à présent, la traversée du détroit était assurée par un service de bacs et de ferries, l'affaire de trois quarts d'heure. Mais ce système n'est plus adapté à la croissance continue du trafic. Avec le pont, il faudra tout juste cinq minutes. Autre avantage : la construction, insensible aux intempéries, pourra rester ouverte quelles que soient les conditions météo.


Un passage indipensable
Le tablier de 27,2 mètres de largeur comportera, dans chaque direction, deux voies de circulation, une bande d'arrêt d'urgence et un trottoir. On attend en moyenne 11.000 véhicules par jour. Le tarif prévu est d'environ 10 euros pour les voitures et 30 euros pour les camions et les bus.


Juste à temps
Le pont sera inauguré à la mi-août 2004, juste avant les Jeux Olympiques d'Athènes. Il sera traversé par la flamme olympique le 8 août, portée notamment par les joueurs de l'équipe de football grecque victorieuse lors de l'Euro 2004.

 

La chronologie d'un pont
1880 Harilaos Trikoupis, premier ministre de la Grèce, a la vision d'un pont franchissant les 3 km du détroit de Corinthe. Le projet est débattu au Parlement, mais techniquement, il n'est pas réalisable à cette époque.
 
1991 Un appel d'offre est lancé pour la construction du pont de Rion-Antirion.
 
1996 Signature d'un contrat entre l'état grec et la société Gefyra pour la conception, la construction, le financement, l'exploitation et l'entretien du pont.
 
1997 Bouclage du financement et entrée en vigueur du projet.
 
1998 Le 19 juillet, le premier ministre Costas Simitis pose la première pierre de l'édifice.
 
2004 Le pont de Rion-Antirion doit être achevé mi-août, à la veille des J.O. d'Athènes.
 
2039 Fin de la période d’exploitation pour Gefyra, 42 ans après la date d’entrée en vigueur. Le pont sera alors remis à l'Etat grec qui l'exploitera lui-même.


Comparaison avec des ponts suspendus célèbres
2.883 m : pont de Rion-Antirion (Grèce ; pont à haubans) 2.141 m : pont de Normandie (France ; pont à haubans) 2.737 m : pont du Golden Gate (Etats-Unis ; pont suspendu) 3.800 m : pont d'Akashi Kaikyo (Japon ; pont suspendu) 5.300 m (en projet) : Messine (entre la Sicile et l'Italie ; pont suspendu) 


Pour aller plus loin

Le site du concessionnaire et du constructeur gefyra.gr Le site de Vinci (actionnaire majoritaire) vinci.com
 
L'Internaute du 25 juillet 2004 - Images © VINCI/Daniilidis

Dimanche 25 juillet

24.7.04

Ben Laden Virus

Un virus se cachant dans un message censé dévoiler des images du suicide d'Oussama ben Laden mais recelant en réalité un ver informatique a fait son apparition sur internet, ont signalé des experts de la sécurité électronique.

Des pirates informatiques profitent encore une fois de la curiosité des internautes pour prendre le controle de leur PC. "Des milliers de messages ont été postés sur des forums de discussions sur le web prétendant que des journalistes de CNN avaient découvert cette semaine le corps pendu du chef terroriste" selon la société anti-virus Sophos, "mais que les photos de la scène n'ont pas encore été publiées par les médias car le gouvernement américain attend d'abord une confirmation de l'identité de la dépouille".

 
Ces messages conduisent à un site web où un dossier contenant prétendument des photographies peut être téléchargées. Le dossier contient en réalité un cheval de Troie, a expliqué Chris Kraft, un expert de la sécurité chez Sophos.
 
Le virus est attaché, en pièce jointe et ne se répand pas par le biais des courriels, a souligné Sophos, concepteur de systèmes de sécurité sur internet.

Chris Kraft, un expert de la sécurité chez Sophos, a expliqué que le message, et le virus, étaient conçus de sorte à amener les destinataires à ouvrir un document "piégé", comme ce fut le cas pour le virus Anna Kournikova.

"Si vous ne connaissez pas la personne ou l'origine d'un message, ne l'ouvrez pas", a ajouté Kraft.

Reuters : 24 juillet 2004

Philippines



Après s'être peu à peu affaissé, un immeuble de huit étages s'est effondré sans faire de blessés, en plein centre de Manille.

 
Photo : Cheryl Ravelo/Reuters - 23 juillet 2004

Mozilla Firefox

Mise à jour de l'article du 9 juillet 2004
 
Mozilla Firefox est un navigateur Internet disposant de nombreux avantages face à ses concurrents. C'est une solution alternative sérieuse à Internet Explorer, parfaitement adaptée à l'utilisation dans un cadre professionnel ou personnel.
 
L'un de ses principal avantage est la rapidité avec laquelle il affiche les pages des sites que vous visitez. Le moteur de rendu des pages, Gecko, est conforme aux normes et standards existant sur le Web. Ceci garanti une compatibilité maximale avec les sites convenablement programmés. Grâce à la mise à disposition de plugin, tels que Flash ou Java par exemple, vous ne rencontrerez aucun problème avec les sites utilisant ces technologies.
 
L'une des autres fonctionnalités qui changera votre manière de naviguer sur Internet est l'utilisation des onglets pour ouvrir de nouvelles pages. Vous n'utilisez plus qu'une seule fenêtre de navigation, afin de ne pas encombrer la barre de tâche de Windows. Toutes les pages que vous consultez peuvent être ainsi rassemblées dans une seule et unique barre au sein de Firefox.
 
Enfin, pour augmenter le confort de navigation Firefox est équipé d'un bloqueur de pop-up empêchant un site d'ouvrir une fenêtre lors du chargement de la page.

Graticiel de Mozilla Foundation

01net du 22 juillet 2004


Samedi 24 juillet



Sentinelle Hebdo 150
Articles virtuellement* intégrés, au cours de la semaine, dans Sentinelle 3. *Virtuellement car pour le moment, ni l'architecture du site n'est finalisée, ni la masse critique d'affiliés n'est atteinte.
Administrateur de Sentinelle 3

Le Japon se dépeuple rapidement
Si le gouvernement ne prend pas le problème à bras le corps, la population japonaise «disparaîtra» dans quelques siècles. Le dernier rapport du ministère de la Santé est formel.

 
Le bilan économique de Bush sur la sellette
A cent sept jours de l'élection présidentielle du 2 novembre 2004, la croissance américaine serait-elle en train de se ratatiner comme ces baudruches gonflées à l'hélium ?
 
Poutine veut-il ressusciter le KGB ?
Le président russe a signé un décret sur la réorganisation du Service fédéral de sécurité (FSB), dont le directeur aura rang de ministre d'Etat. La réforme va dans le sens d'une réunification des différents services qui, autrefois, étaient regroupés au sein du KGB.
 
Ioukos prochainement démantelée
Le scénario le plus noir semble se préciser pour l'entreprise. La justice a en effet annoncé mardi préparer la vente de la principale filiale de production du groupe, ce qui laisse prévoir un démantèlement du groupe, acculé par le fisc.
 
Recul de l'intérim : un mauvais présage
Le nombre d'intérimaires diminue pour la deuxième année consécutive. Et la durée de leurs missions n'excède pas une semaine dans 60% des cas. « Un mauvais présage pour la reprise de l'emploi », selon l'économiste Marc Touati.
 
Le Japon se dépeuple rapidement
Si le gouvernement ne prend pas le problème à bras le corps, la population japonaise «disparaîtra» dans quelques siècles. Le dernier rapport du ministère de la Santé est formel.
 
L'Espagnol Borrell président à Strasbourg
Josep Borrell, le socialiste espagnol, a été élu comme prévu président du Parlement européen. Plusieurs dizaines de voix lui ont toutefois manqué et se sont portées sur le candidat du centre et des Verts, le Polonais Bronislaw Geremek.
 
Michael Dell passe le flambeau à son bras droit, Kevin Rollins
Le directeur opérationnel prend la succession du fondateur du groupe texan. Aucun changement stratégique n'est à attendre. Dell va axer ses développements sur les activités à l'étranger ainsi que les ventes de serveurs et matériels pour professionnels.
 
Microsoft va reverser 75  milliards de dollars à ses actionnaires
Le numéro un mondial des logiciels a annoncé qu'il allait racheter un milliard de ses propres actions, verser un dividende exceptionnel et doubler le dividende ordinaire. Le groupe, dont le cours de Bourse stagne depuis trois ans, dispose d'une trésorerie pléthorique.
 
Le profil des internautes français
Plus de 30% des internautes français étaient des inactifs en juin 2004, soit près de deux fois plus que l'année dernière où seuls 15% des internautes français étaient des inactifs.
 
L'Icann valide le protocole IPv6
Le protocole IPv6, qui permet de créer un nombre infini de nouvelles adresses IP, a été mis en place sur les serveurs de l'organisme de régulation de l'Internet.
 
Microsoft achète les noms de domaine Lindows pour 20 millions de dollars
Après une bataille juridique de près de trois ans, Microsoft a une nouvelle fois ouvert le porte-monnaie pour clore le conflit.
 
Le codec DivX améliore ses performances
Le nouveau codec DivX 5.2 devrait permettre d'obtenir une meilleure qualité d'image et de raccourcir les temps d'encodage des vidéos.
 
Le haut débit représente 40 % des abonnements Internet en France
L'ADSL passe à la vitesse supérieureDans son nouvel observatoire du marché de l'Internet grand public et professionnel, l'ART recense presque onze millions d'abonnements en France, dont 40% en haut débit.

Les collectivités opérateurs télécoms se mettent en réseau
Une nouvelle association espère rassembler mairies, conseils généraux et régionaux pour faciliter leurs projets d'infrastructures réseaux. Une manière de faire contrepoids à France Télécom.
 
Cahiers de vacances
60% des enfants, de la maternelle au lycée, planchent sur des devoirs d'été. Bonne ou mauvaise idée ?
 
Cybersurveillance : les nouvelles technologies ravivent les vieilles peurs
Cybersurveillance : les nouvelles technologies ravivent les vieilles peursTous fliqués ? Détournés de leur usage premier, le GSM, l'étiquette radio (RFID) ou la biométrie peuvent attenter au respect des droits individuels. Éclairages juridique et sociologique sur ces nouvelles technologies potentiellement liberticides.
 
La Cnil nouvelle est arrivée
La Cnil nouvelle est arrivéeNouveau président, nouvelle loi, nouveaux pouvoirs. A l'occasion de son bilan annuel, la Commission nationale de l'informatique et des libertés fixe ses priorités en matière de protection des données personnelles.
 
Certification électronique : un acteur franco-français vient de naître
Son nom de code est Infrasec. Né de la volonté de Thierry Dassault, président de Dassault Multimedia, pour faire barrage à l’américain Verisign, il rassemble Sofipost, Sagem, Gemplus, Bull, l’Imprimerie nationale et Euro-Information.
 
Météo France rétablit la gratuité de certaines prévisions en ligne
La revue "Que Choisir" critique la qualité des bulletins météo payants de l'organisme et ceux de ses concurrents privés diffusés sur Internet. Elle les juge trop aléatoires.
 
L'IVG à domicile
Bientôt disponible en pharmacie, la pilule RU 486 devrait devenir une véritable alternative à l'avortement chirurgical.
 
Le gouvernement fait sauter le Mpeg4 de la TNT
Sur demande du CSA, le Premier ministre a confirmé le choix de la norme de compression Mpeg2. Il supprime ainsi, dans l'immédiat, la possibilité d'adopter le Mpeg4 pour la télévision numérique terrestre.
 
La guerre des deux karmapas tibétains gagne la France
Loin des règles de la sagesse et de la compassion que revendique le bouddhisme tibétain, la guerre fait rage entre les deux personnages qui prétendent être la réincarnation du 16e karmapa, mort en 1981.
 
Les grands équipementiers dans la course au recyclage
Les deux plus importants fabricants d'ordinateurs ont simultanément annoncé un plan de recyclage des déchets électroniques. Tout en cédant aux groupes de pression écologiques, Hewlett-Packard et Dell s'adonnent au "marketing vert".
 
Il y a 200 ans naissait Victor Schoelcher, pourfendeur de l'esclavage
Sur son tombeau, au Panthéon, François Mitterrand, qui venait d'être élu à la présidence de la République, avait en 1981 déposé une rose rouge...
 
Les cadres seraient plus dangereux au volant
Les accidents de la route ? C'est la faute aux cadres ! assure l'auteur d'une thèse de doctorat en psychologie sur «Les représentations mentales des risques routiers par les conducteurs», le capitaine de gendarmerie Jean-Marc Bailet.
 
L'internat comme remède à l'échec scolaire
Depuis quelques années déjà, l'idée de remettre au goût du jour les anciennes vertus pédagogiques de l'internat fait son chemin. Et la récente annonce par Jean-Louis Borloo, ministre de la Cohésion sociale, de la création de trente-quatre «internats de réussite éducative» est une étape supplémentaire dans le processus qui s'engage.

23.7.04

L'Equipe TV

Une caméra DV, un PC portable et une connexion ADSL. La chaîne de télévision a réduit au strict minimum l'équipement lui permettant de suivre l'épreuve.

Pour le Tour de France, mieux vaut être équipé léger. C'est ce qu'a compris L'Equipe TV qui, avec un PC portable et une liaison ADSL, fabrique l'actualité de l'épreuve cycliste. Exemple de son « contre-la-montre » numérique avec l'étape de Chartres, le jeudi 8 juillet.

Ce jour-là, la glorieuse échappée de Thomas Voeckler se termine en jaune, mais une autre course démarre autour de lui : le contre-la-montre des journalistes. En une fraction de seconde, une vague de caméras submerge les cyclistes.

Face à l'armada de France Télévision (600 personnes, 4 hélicos, 2 avions relais, 7 motos et 3 cars régie), L'Equipe TV aligne un matériel beaucoup plus modeste : caméra
DV [Digital Video. Norme de la vidéo numérique, mise au point et adoptée par la totalité des constructeurs. Elle correspond à une nouvelle génération de caméras, caméscopes et magnétoscopes, qui numérisent et compriment la vidéo, ainsi que le son, en l'enregistrant sur de nouvelles cassettes. Ces dernières sont de deux types : DV pour les professionnels et mini-DV pour le grand public.], PC portable et connexion ADSL. Son objectif : diffuser quelques petites interviews en différé, puis un journal à ses abonnés câble et satellite.

Seulement voilà, pour peaufiner les interviews, fini le banc de montage « cut » à 30 000 euros avec écrans vidéo et lecteurs de bandes.

Un simple PC portable le remplace, équipé d'un logiciel de montage professionnel - Avid Xpress Studio. Qu'y perd-on ? « Rien » , s'étonne lui-même Christophe Robin, l'homme qui a orchestré le passage sur petit braquet.

« Le montage PC est plus puissant, plus souple, plus rapide et moins cher : ce PC a coûté 6.000 euros, logiciels inclus. » Autre argument : « Il ne pèse que 6 kilos, contre 40 kilos pour le banc cut. »

L'Equipe TV a aussi économisé sur ses transmissions : « Les journalistes doivent envoyer leurs vidéos au siège de L'EquipeTV pour que nous les diffusions. Auparavant, nous louions un faisceau satellite quotidien de 18 h 30 à 18 h 40. Nous l'avons troqué contre une connexion ADSL Wi-Fi. 13.000 euros d'économie. » Et l'ADSL permet d'envoyer des reportages à n'importe quelle heure. Une liberté que les journalistes apprécient, même s'ils travaillent plus de dix heures par jour.


Il faut soixante secondes pour transférer une minute de vidéo sur le portable relié à la caméra par un câble FireWire. Le montage virtuel permet de garder en permanence une vision d'ensemble de l'interview. Et de sauter du début à la fin d'une vidéo sans rembobiner.

Nicolas Six : Micro Hebdo du 22 juillet 2004


Le cône tire-bouchon

Ça ressemble à un gros pétard creux, mais ça ne se fume surtout pas. L'«Otosan, cône à la propolis» s'allume et se plante, enflammé, droit dans l'oreille, tête bien à plat, cheveux tirés. C'est magique. Le cérumen ­ cette infecte pâte jaunâtre fabriquée par l'oreille pour lubrifier le tympan et qui parfois s'accumule pour former un bouchon ­ remonte le long du cône en cire. «L'air chaud qui monte vers le haut crée une dépression et, par conséquent, une aspiration. C'est l'effet cheminée», certifie le mode d'emploi.

 

L'opération dure quelques minutes par oreille. Attention, elle peut entraîner panique et effroi : «Au secours, ça crépite !», «C'est affreux, mon oreille prend feu !» C'est pourtant indolore et sans danger grâce à une bague antiflammes située à la base du cône, et surtout grâce à la surveillance obligatoire d'un proche. Lyrique, la notice précise aussi que «pendant la combustion, la propolis contenue dans le cône produit un parfum délicat».

Assez exagéré, mensonger même, parce que ça sent vraiment le cramé. Quand enfin c'est terminé, à chacun de dérouler, secrètement, ce qui reste de l'objet et de contempler la boulette marron accrochée à un petit cylindre en plastique contenu dans le cône.

L'opération peut se répéter chaque mois. En tout cas, l'erreur fatale est d'imiter Shrek en se triturant le conduit auditif avec un doigt, un coton-tige (ou pire avec une allumette), car, les spécialistes le disent, le coton-tige repousse le cérumen au fond de l'oreille et favorise la formation du bouchon.

Cône Otosan, en vente dans les magasins Naturalia. 7,95 € la paire.

 
Dominique Simonnot : Libération du 21 juillet 2004


Vendredi 23 juillet

22.7.04

Cite-Plage «pour le plaisir»

Une petite pluie tiède comme eau de baptême pour la troisième édition de Paris-Plage, inaugurée mercredi matin par Bertrand Delanoë sur les quais de Seine.
 

 
Ce «service public du plaisir», selon les propos du maire, a vite rencontré le succès des années précédentes et, comme pour faire plus vrai, les trois kilomètres de plage étaient noirs de monde dès la mi-journée. Vers huit heures, le bassin de baignade du quai des Célestins, la nouveauté tant attendue, a été investie par quatre accros de l'aquagym venues profiter des premières leçons gratuites. En même temps, les six boulodromes avaient tôt fait de trouver preneur, tandis que les transats s'arrachaient déjà.

Outre Paris, nombre de cités se font balnéaires cet été

L'idée de transformer en station balnéaire les centres urbains ne date pas d'hier. Dans les années 40, des tournois de beach-volley étaient déjà organisés sur les places de certains villages de Haute-Garonne. Mais le succès de Paris-Plage a remis le concept au goût du jour.
 
Une vingtaine de villes proposent aujourd'hui un espace «ludique» ou «détente», les pieds dans le sable. Pionnier en la matière, Saint-Quentin (Aisne) ensable le parvis de son hôtel de ville depuis neuf ans. Autour de Paris, de nombreuses municipalités lui ont emboîté le pas.
 
Pantin-Plage (Seine-Saint-Denis), du 1er juillet au 25 août, en est à sa troisième édition. 750 m2 de sable, une pataugeoire et un grand terrain multisports accueillent gratuitement une centaine de personnes chaque jour. «Le bouche à oreille commence à fonctionner et les centres aérés sont très demandeurs», raconte un des deux animateurs sportifs.
 
Du 7 juillet au 7 août, l'île de Puteaux (Hauts-de-Seine) est également transformée en station balnéaire gratuite le long de la Seine. Meaux (Seine-et-Marne), Créteil (Val-de-Marne), Beauvais et Thourotte (Oise) ou encore Montreuil (Seine-Saint-Denis) surfent également sur la vague.
 
Pour sa première tentative, du 3 au 10 juillet, Montigny-lès-Cormeilles (Val-d'Oise) semble plutôt satisfait. Malgré le mauvais temps, plus de 7.200 personnes ont chaussé les tongs (la ville compte 18.000 habitants) et ont joué au badminton ou ont participé aux ateliers dessin. «On a senti la ville se poser. Toutes les générations se sont mélangées dans une excellente ambiance», raconte Cyril Dury, directeur du service des sports. Le budget, hors coût du personnel, s'élève à 35.000 euros pour cette semaine.

Les autres régions ne sont pas en reste. Tourcoing-Plage (Nord) attend 100.000 personnes jusqu'au 15 août. Les guinguettes de Lyon (Rhône) attirent tous les ans une cohue sur la rive gauche du Rhône. Et Toulouse (Haute-Garonne) renouvelle l'opération Côté Plage. Les écolos ont eu gain de cause : les 3.000 tonnes de sable en provenance du Lot-et-Garonne n'ont pas été déversées sur la Prairie des Filtres, mais sur l'île du Ramier, une esplanade qui sert habituellement de parking. L'espace Beach Club, équipé en transats et cabines de plage, est toutefois payant. Equilibre budgétaire oblige.

En Gironde, la ville de Bègles se lance aussi dans l'aventure, avec un important budget de 450.000 euros. «Le projet était en réflexion depuis 1996, date à laquelle la piscine arts-déco a été fermée, précise Eric Meyer, chef du service sport. Il n'y avait aucun espace de baignade au sud de Bordeaux.» Depuis le 17 juillet, un plan d'eau aménagé pallie ce manque. L'opération sera pérennisée et la municipalité envisage déjà d'agrandir le site.

Et comme les zones urbaines ne sont pas les seules à rechercher le sable chaud, le site du Pont du Gard lance «Rendez-vous à la rivière». Avec, à la tête du projet artistique, l'agence Nez Haut, maître d'oeuvre de Paris-Plage.

 
Anne Dalaine : Libération du 22 juillet 2004

Chinastreet

Que cachent les prix cassés de la rue Montgallet ?
 
Des tarifs affichés sur des feuilles scotchées à même les vitrines des magasins, des dizaines de clients qui se pressent dans des boutiques de quelques mètres carrés et des prix cassés sur tout le matériel informatique. Bienvenue à « Chinastreet » ou, pour être précis, dans le quartier Montgallet, situé au coeur du XII e arrondissement de Paris. C'est dans ce secteur ­ qui englobe la rue Montgallet et la rue de Charenton, à deux pas de Surcouf ­, que l'on trouve les prix les plus bas de France pour acheter des équipements high-tech.

Jugez par vous-mêmes : un baladeur MP3 iRiver à 185 euros chez Charlie 12 contre 230 euros chez Surcouf, un disque dur Western Digital de 120 Go à 88 euros chez E Soph au lieu de 149 euros à la Fnac ou encore un graveur de DVD Plextor à 129 euros chez LCDIN contre 169 euros, toujours à la Fnac. Et on pourrait multiplier à l'infini ce type d'exemples.

Pourtant, si les prix cassés font le bonheur des chalands, ils commencent aussi à agacer. Un patron de magasin informatique, situé en dehors du quartier Montgallet, explique : « J'ai arrêté de faire de l'entrée de gamme car je n'arrivais plus à suivre les tarifs pratiqués rue Montgallet. Ils étaient devenus inférieurs à mes prix d'achat ! »

Voila le miracle de ce quartier de plus en plus fréquenté : des prix de vente au détail parfois plus bas que les tarifs des grossistes. Véritable miracle ou grosse supercherie ?

Des astuces plus ou moins légales

 
Une responsable chez un distributeur attitré de grandes marques d'imprimantes a décidé d'alerter la DRCCRF (Direction régionale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). « Cela me pose un véritable problème car mes clients trouvent des tarifs moins élevés dans ces boutiques que chez moi alors que je vends en gros » , s'emporte-t-elle.

Pour proposer des prix aussi bas, les vendeurs de Chinastreet ont multiplié les astuces. Certaines sont parfaitement légales et leur permettent de baisser les prix des produits d'environ 10 %. D'autres beaucoup moins : « Rue Montgallet, il y a ceux qui ne trafiquent pas du tout et ceux qui trafiquent sur tout » , affirme un commerçant du quartier.

Selon certains connaisseurs du système, la recette pour casser les prix est simple : les boutiques ne paient pas toujours la TVA, ce qui leur permet d'offrir un rabais de 20 % sur le prix de vente. Explication : certains vendeurs iraient s'approvisionner aux Pays-Bas ou en Italie.

Les règles commerciales à l'intérieur de l'Union européenne autorisent en effet les échanges en hors taxe entre deux entreprises. Les marchandises sont rapatriées en France et les magasins font mine de les réexporter, toujours hors taxe, vers d'autres pays européens. De fausses factures émises par des « sociétés écrans » d'import-export permettent de tromper l'administration française. En réalité, les produits sont écoulés à Paris, à un prix défiant toute concurrence !

Ces pratiques auraient pris de l'ampleur depuis le début de l'année 2000, jusqu'à impliquer certains grossistes. Liés par contrat aux marques qu'ils représentent, ils se doivent d'écouler un certain quota de pièces par mois. De quoi inciter à bien des compromissions lorsque les ventes ralentissent. « Pour nous, les affaires sont de plus en plus difficiles, à cause des trafics ! » , confirme le patron d'un des plus anciens magasins du quartier, situé derrière Surcouf. « Je fais régulièrement des rapports aux constructeurs, mais rien ne change... »

On peut se demander pourquoi les fabricants n'ont pas pris le taureau par les cornes. Certains, qui surveillent pourtant les prix réellement pratiqués dans les boutiques, semblent même très bien se satisfaire de la situation. En réalité, ils ne sont pas touchés directement par les détournements de TVA ; dans cette affaire, c'est l'Etat qui est en effet perdant.

De plus, la réputation de la rue est telle qu'ils en profitent aussi pour y écouler sous des marques génériques les stocks de produits de moins bonne qualité qu'ils ne souhaitent pas associer à leur nom. La rue Montgallet leur permet donc de gagner sur les deux tableaux : écouler leurs produits et leurs rebuts. Cela ne les empêche pas d'être attentifs aux prix pratiqués par les assembleurs.

Les constructeurs ferment les yeux

 
Ainsi, un important fabricant de cartes mères a chargé une personne de relever les prix régulièrement. Mais il n'intervient pas quand il note des tarifs curieusement bas... Un constructeur d'écrans TFT avoue, lui, entretenir de bons rapports avec ses revendeurs du XII e arrondissement : « Que certains magasins vendent nos écrans moins cher permet à plus d'acheteurs de découvrir nos produits ! » . Peu importe donc les moyens, pourvu que la rue donne de la visibilité aux constructeurs et qu'elle leur permette d'écouler leurs produits...

Du côté de Surcouf, Pascal Griot, directeur du marketing, préfère croire que la proximité de la rue Montgallet engendre un phénomène de symbiose plutôt que de parasitisme. « Les clients des assembleurs finissent toujours par venir nous voir ! » , affirme-t-il. Voire.

Le magasin constate parfois une diminution de ses ventes sur des produits bien identifiés. « Nous restons attentifs et vérifions les prix au moins une fois par semaine, et nous nous adaptons s'il le faut. Il peut aussi nous arriver de contacter un fabricant pour nous plaindre d'un prix trop bas rue Montgallet et obtenir une adaptation de nos conditions d'achat. »

Mais ce n'est pas le cas de tout le monde : ainsi un revendeur, installé depuis dix-sept ans, a, quant à lui, récemment fermé boutique : « Il ne m'est plus possible de faire mon travail correctement en restant dans les limites de la légalité. Et je ne veux pas aller en prison ! »

 
A notre avis

Plus de contrôle
Tout le monde semble se satisfaire de certaines des astuces des vendeurs de la rue Montgallet. Personne n'est perdant : le consommateur obtient un bon prix, le constructeur écoule ses produits et les boutiques fleurissent. Seul le citoyen pourrait demander que l'Etat contrôle plus strictement les vendeurs de Chinastreet.

A éviter de préférence
Mieux vaut ne pas acheter de produits chers et fragiles comme, les écrans TFT, les processeurs et les cartes mères proposés en version OEM (sans boîte). En cas de problème, le service après-vente sera limité et le client malheureux devra renvoyer son matériel au fabricant par la Poste.

Les bons plans
Acheter pas cher en prenant le risque d'une qualité moyenne reste un bon calcul pour les consommables et certains matériels rapidement démodés, comme les lecteurs et graveurs de CD et de DVD. Avant même la date d'expiration de leur garantie, ils auront été remplacés par des modèles plus récents. 

 
 
Le site Rue-Montgallet : info ou promo ?

Tout commence avec un forum de discussion où des passionnés d'informatique partagent leurs bons plans dénichés chez les assembleurs du XII e  arrondissement de Paris. Fin 2000, le nombre de prix affichés atteint le record de 4 000. Romain Guillard et Olivier Moulin, les fondateurs, commencent à se poser des questions...

Et découvrent que les internautes qui entrent les prix sur le forum ne sont autres que les commerçants ! Ils décident alors de créer un site leur permettant d'afficher leurs tarifs. Rue-montgallet.com est né ; le site attire aujourd'hui 2,4 millions de visiteurs par mois. 
 
Pourtant, il ne faut pas se tromper, Rue-Montgallet est plus un support de promotion pour les boutiques du quartier qu'un comparateur de prix objectif et indépendant. 250 euros hors taxes : c'est la somme payée par chaque boutique pour être référencée et annoncer ses tarifs pendant un mois. Quant aux magasins qui ne paient pas, ils ont ­ théoriquement ­ la possibilité d'entrer leurs prix sur le site et sont alors présentés... en bas de page.

En réalité, toutes les boutiques figurant sur le site passent à la caisse ! A raison de 35 000 prix mis à jour quotidiennement et de 40 boutiques annonceuses sur les 56 que compte le quartier, comment s'assurer que les tarifs annoncés sont les bons ? C'est là que le bât blesse.

Responsable des relations avec les boutiques, Olivier affirme se déplacer tous les jours dans le quartier afin de vérifier les prix. Il ne peut toutefois pas tous les contrôler et certains visiteurs sont souvent mécontents de ne pas voir en magasin les tarifs annoncés. Sans compter les boutiques qui affichent un prix moindre pour se retrouver en tête de liste... 

 
 
Les astuces légales des commerçants de la rue Montgallet...
 
Vendre beaucoupDerrière les multiples enseignes de la rue Montgallet, on retrouve quelques propriétaires seulement, disposant chacun de deux à six magasins. Exemple : les boutiques EDI au 104, avenue Daumesnil et Megarama au 82, boulevard Diderot appartiennent au même gérant, Eric Do. En passant une commande de gros pour plusieurs magasins, les propriétaires obtiennent des remises auprès de leurs grossistes.

Distribuer des produits remis à neuf
Certains magasins vendent des produits « reconditionnés » (essentiellement des graveurs et des disques durs) ; il s'agit d'appareils retournés en SAV suite à un problème, rachetés à de grands fabricants, remis en parfait état de fonctionnement, avec une certification. C'est la spécialité de la marque Nikimi, qui revend ensuite ces produits à bas prix, avec une garantie d'un an. 
 
  
Payer cash
Les fabricants asiatiques, comme certains grossistes français, apprécient d'être payés en espèces, sans délai. En échange de cette faveur qui leur permet d'acheter ou de produire d'autres matériels, ils accordent des remises parfois très importantes.

Vendre au détail des produits OEM
Une carte mère en sachet plastique, un graveur de CD-R sans carton et sans logiciel de gravure ? Vendus moins cher par le fabricant au magasin que leurs homologues en version « boîte » , ces produits sont normalement destinés à l'assemblage (ou OEM, Original équipement manufacturer ). Lorsqu'une boutique les vend à la pièce, elle transgresse les accords commerciaux qui le lient aux fabricants, très souvent complaisants.

Réduire les marges
Les boutiques de Chinastreet se contentent de marges de 3 %. Impossible à tenir pour un magasin classique, pour qui seul un minimum de 5 % est viable.

Commercialiser des produits sans marque
On les appelle les « no name » . Il peut s'agir de surstocks de grande qualité, mais aussi de produits de deuxième catégorie bradés par les grandes marques qui tiennent à leur image. Exemple : des écrans avec plus de 3 pixels morts, des barrettes mémoire avec des puces déclassées, etc. Ces produits sont en général moins chers de 10 à 15 % mais le constructeur, qui tient à rester discret, n'assure qu'un service après-vente très limité.

Importer depuis l'Asie
En se regroupant, les commerçants peuvent acheter en Asie assez de composants pour remplir un container et éviter de passer par un grossiste et donc de lui verser une commission. Pour détecter ces imports, un indice ne trompe pas : l'absence de notice d'utilisation en français.

Gérer en temps réel
Peu de stocks, des livraisons en petites quantités jusqu'à trois fois par jour (et même la nuit !) et beaucoup de ventes, voilà de quoi se mettre à l'abri des fluctuations des prix mais aussi des hausses impromptues du dollar.

Négliger le service après-vente
Il est de coutume de dire que rue Montgallet, la garantie est valable jusqu'à la porte du magasin ! Dans les faits, tout est possible : de 10 jours pour certaines barrettes de mémoire à 3 ans pour des PC portables. La garantie assurée par le magasin est le plus souvent courte et l'acheteur est renvoyé vers le constructeur. Un bon moyen de diminuer les coûts du retour SAV et les frais de personnel.


 
... et les tricheries pour contourner les lois... et les tricheries pour contourner les lois

Frauder sur la TVA
Le principe du « carrousel à la TVA » consiste à acheter dans un autre pays d'Europe des lots de marchandises hors taxe, comme l'autorise la législation. Le commerçant vend alors les produits en France, tout en faisant croire à l'administration qu'il les a réexportés vers d'autres pays d'Europe.

Reconditionner des produits déjà utilisés
Un PC portable dans un emballage qui ne paraît pas d'origine ? Il pourrait bien s'agir d'un produit envoyé en SAV. Réparé ou juste rafistolé, il est présenté comme neuf. Une astuce difficile à déceler : il faut vérifier que le numéro de série n'a pas déjà été enregistré auprès du constructeur.

Vendre des contrefaçons
Les saisies de contrefaçons informatiques à la douane ne cessent d'augmenter. On trouve en priorité des consommables (notamment pour les imprimantes) qui aboutiraient dans les arrières boutiques de certains magasins peu scrupuleux.

Détourner la Sorecop
100 CD-R pour 35 euros, alors que la taxe sur les supports vierges s'élève à 0,356 euro par pièce : malgré les contrôles des douanes, on continue à trouver rue Montgallet des CD-R sur lesquels la taxe n'a pas été acquittée. Achetés dans d'autres pays d'Europe où ces charges sont moins élevées, comme la Belgique, l'Allemagne ou l'Espagne, ils sont proposés à des prix imbattables !

 

Les précautions à prendre

Arriver informé
Voici le petit secret des habitués de la rue Montgallet. Lisez la presse spécialisée, visitez le site Rue-Montgallet pour avoir une idée générale des prix et sachez quelle référence précise vous venez y chercher. N'espérez pas trouver des conseils.

Se méfier de l'OEM
Si vous n'êtes pas un spécialiste, mieux vaut opter pour des composants en version « boîte » . N'hésitez pas alors à ouvrir l'emballage en vérifiant que l'adhésif présente le logo du fabricant, examinez le produit, ses accessoires. Il est parfois possible de tester les matériels dans le magasin.

Ne pas oublier la facture
Elle vous sera utile pour faire valoir la garantie légale pour vice caché, illimitée dans le temps. Sachez que le détail de la garantie contractuelle doit apparaître clairement au dos de votre facture. Par exemple : «  Garantie magasin de 3 mois, puis garantie constructeur pendant un an  ». Pensez à demander les coordonnées du constructeur (pour éventuellement faire jouer la garantie plus tard) et vérifiez aussi que le numéro de série inscrit sur le produit (pas sur le carton) est bien le même que celui qui est reporté sur la facture.

Se renseigner sur l'échange
Nombre de magasins proposent d'échanger les produits dans les sept jours (pas plus !) qui suivent l'achat. Intéressant si vous rencontrez un problème d'incompatibilité.

Acheter tous ses composants dans la même boutique
En cas d'incompatibilité entre deux composants, la solution sera plus facile à trouver.

Assembler votre configuration sur place
C'est souvent gratuit, et cela permet de vérifier le bon fonctionnement de la machine dans le magasin. En plus, vous bénéficierez d'une garantie plus avantageuse...

Garder des traces
En cas de retour au service après-vente, réclamez un document qui indique la durée de l'immobilisation de votre produit, ce qui prolongera d'autant la durée de votre garantie.

Judith Bregman : L'Ordinateur individuel du 21 juillet 2004